Pourquoi l’être humain ne se souvient-il pas de ses premières années d’enfance ?

De notre naissance à nos premiers pas, en passant par nos premiers repas et not la plupart d’entre nous ne se souviennent de rien de nos premières années. Même après les premiers souvenirs précieux qui restent gravés dans nos cœurs, les souvenirs deviennent rares et espacés, jusqu’à ce que l’on atteigne un stade plus avancé de l’enfance. Mais pourquoi cela se produit-il ?

Ce vide dans notre mémoire représente une source de frustration pour les parents et un mystère pour les psychologues, neurologues et linguistes depuis des décennies. Cela est dû à ce que l’on appelle « l’amnésie infantile ».

L' »amnésie infantile » désigne l’incapacité de se souvenir de quoi que ce soit avant l’âge de trois ans et demi. Durant la petite enfance, le cerveau est plus malléable, ce qui signifie qu’il peut assimiler une grande quantité d’informations en peu de temps. Les scientifiques expliquent que certaines parties du cerveau responsables de la rétention de ces informations sont encore en développement. De la naissance à la fin de l’adolescence, les circuits cérébraux se construisent, les trajets électriques dans le cerveau sont recouverts de tissus graisseux, ce qui les rend plus conducteurs et nous permet de conserver les souvenirs de cette période.

Les experts soulignent qu’il est probable que les souvenirs des cerveaux des jeunes enfants soient inaccessibles, car les cellules nerveuses sont en pleine réorganisation pendant le développement de notre cerveau, une phase qui se poursuit après la puberté. Cette réorganisation est une « phénomène à long terme » et autrefois, on pensait que les enfants ne pouvaient pas retenir des souvenirs avant l’âge de sept ans.

Cependant, en 2005, des chercheurs ont découvert que des enfants âgés de cinq ans et demi se souvenaient de 80 % des événements survenus lorsqu’ils avaient trois ans. Mais à sept ans et demi, ce taux chutait à moins de 40 %. Cela montre que les enfants peuvent se souvenir de certaines choses, mais ces souvenirs commencent à s’estomper.

Les spécialistes de ce domaine expliquent que l’incapacité de se souvenir des premiers souvenirs de l’enfance est essentiellement liée à l’accessibilité de ces souvenirs. « Si un souvenir devient inaccessible, il est alors effacé de manière définitive. » Il est donc probable que les souvenirs qui survivent de notre enfance soient un mélange de souvenirs réels et d’éléments entendus ou rêvés.

Le cerveau fixe les circuits électriques et recouvre les trajets principaux de tissus graisseux. Pendant la croissance, de nouveaux ponts se forment entre les cellules nerveuses. Selon les expériences de Paul Frankland, neuroscientifique à l’hôpital pour enfants de Toronto, la croissance de nouvelles cellules nerveuses dans l’hippocampe est essentielle à la fois pour la mémoire et l’oubli. Ces parties du cerveau ne se dégradent pas seulement avec l’âge, elles deviennent également « cachées » à mesure que nous vieillissons.