Pathologies invalidantes des nouveau-nés: l’hôpital de Beni Messous recense 3.500 cas/an

Pathologies invalidantes des nouveau-nés: l’hôpital de Beni Messous recense 3.500 cas/an - Algérie
Pathologies invalidantes des nouveau-nés: l'hôpital de Beni Messous recense 3.500 cas/an

ALGER- Les spécialistes participant à la rencontre sur la mise en place d’une stratégie pilote multi-acteurs  pour l’amélioration de l’accès aux soins de la mère et de l’enfant en périnatalité ont fait état de 3.500 cas/an de nouveau-nés souffrant de pathologies invalidantes, recensés au niveau de l’Etablissement hospitalier Hassani Isaâd de BéniMessous.

Qualifiant ce chiffre de « terrifiant », le chef de service de pédopsychiatrie à l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) dans ces pathologies à Cheraga, sur les hauteurs d’Alger, Pr. Abdelmadjid Thabti a salué la création du Centre pédagogique pilote de neuro-développement des 0/3 ans à Baba Hassen, destiné à la prise en charge, au dépistage et au suivi des enfants en situation de handicap, en vue de soulager les familles et d’alléger la charge sur l’Etat.

Pr. Thabet a appelé, dans ce cadre, au bon suivi de la femme enceinte, à travers la création d’un réseau rassemblant tous les acteurs du domaine et à accorder une attention particulière à la femme lors de l’accouchement en vue d’éviter d’éventuelles complications pouvant causer une pathologie invalidante au nouveau-né, qui coûte cher à l’Etat.

La responsable du Centre de Baba Hassen, Leila Haridi s’est félicitée de ce centre, créé en 2018 et entré en activité en 2019, en partenariat avec une Organisation non-gouvernementale (ONG) suisse, l’entreprise SANOFI ESPOIR et les services de gynécologie-obstétrique relevant des grands centres hospitalo-universitaires de la capitale et d’Oran.

La même spécialiste a affirmé que ce centre qui prendra en charge la catégorie des enfants âgés de 0 à 3 ans, les plus exposés aux pathologies invalidantes, outre les prématurés, contribuera à réduire le taux d’handicap, à travers le dépistage précoce et le bon suivi de ces pathologies.

Citant l’enquête réalisée par l’Institut national de santé publique (INSP) sur le handicap chez les prématurés à l’EHS de Beni Messous et à la clinique Durando de Bab El Oued en 2019, Mme Haridi a rappelé quel’asphyxie du nouveau-né à la naissance est l’une des principales causes des pathologies invalidantes, car affectant directement le système nerveux. 


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Elle a par ailleurs indiqué que l’équipe médicale spécialisée supervisant le Centre de neuro-développement de Baba Hassen contribuera sans doute à l’amélioration de la prise en charge de cette catégorie au niveau de la capitale, en attendant de généraliser cette expérience à d’autres régions du pays.

De son côté, la présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), Akila El Mamri a estimé nécessaire de dresser un tableau réel sur la souffrance des handicapés en Algérie, afin de permettre aux autorités publiques de prendre en charge cette frange de la société, rappelant, à cette occasion, les doléances que reçoit quotidiennement la FAPH, lesquelles traduisent, a-t-elle dit, les contraintes auxquelles se heurtent les familles pour obtenir un simple rendez-vous chez le médecin, outre leur déplacement à l’étranger à l’effet de rechercher une meilleure prise en charge pour leurs enfants.

Pour sa part, la directrice exécutive du projet, partiellement financé par une organisation non-gouvernementale suisse, Nicole Hanssen a qualifié la concrétisation de ce projet en coordination avec quatre établissements hospitaliers d’Alger et d’Oran, de « mission difficile et positive en même temps », espérant etendre cette expérience à Constantine et Oran et aux wilayas du Sud, en collaboration avec tous les partenaires en vue de réduire le taux du handicap et de la mortalité chez les nouveau-nés et les enfants en général.

De son côté, le Chargé du programme de la santé enfant-mère relevant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), Dr. Ilyes Kettal s’est félicité de la concrétisation de ce projet sur le terrain, soulignant qu’il contribuera à « l’élargissement de cette expérience en vue de prendre en charge les enfants handicapés à travers le territoire national ».

Il a affirmé, à cette occasion, que le fonds contribuera, avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi que tous les acteurs sur le terrain, à la promotion de la santé mère- enfant dans toutes les régions.

Pour sa part, le responsable du Plan national de prise en charge des femmes enceintes, Pr. Chafi Belkacem a indiqué que ce projet se voulait un nouveau jalon dans le plan du ministère qui a mis en place un réseau solide et respecté toutes les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en la matière.

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