Oran: émergence de leaders parmi les étudiants oranais lors de la Guerre de libération

ORAN – Parmi les élèves des lycées et des écoles libres d’Oran, lors de la Glorieuse guerre de libération, des figures révolutionnaires de premier plan ont émergé, selon le professeur d’histoire à l’Université d’Oran 1, « Ahmed Ben Bella », le Docteur Mohamed Belhadj, qui s’est exprimé à l’occasion de la commémoration de la Journée nationale de l’étudiant.

Dans une déclaration à l’APS, cet enseignant universitaire a mis en exergue « l’émergence de nombreuses personnalités dirigeantes du mouvement estudiantin issues des lycées et des écoles libres oranais, pendant la période de la lutte armée, qui ont efficacement contribué aux combats militaires et politiques menés par le Front et l’Armée de libération nationale pour recouvrer l’indépendance du pays contre l’occupant français ».

Il a, en outre, souligné que « parmi les étudiants qui ont poursuivi leurs études à Oran et qui se sont fait remarquer, après avoir rejoint la révolution, figurait le diplomate moudjahid Mohamed Khemisti, qui étudiait au lycée Pasteur (ex- Lamoricière).

Ce dernier a rejoint les réseaux secrets du Front de libération nationale (FLN), pendant son passage au lycée, où il a présidé l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), au cours des premières années de la guerre, avant d’occuper des postes supérieurs au sein du FLN, jusqu’à l’indépendance, et fût nommé, par la suite, à la tête du ministère des Affaires étrangères, a indiqué le même interlocuteur.

Mohamed Belhadj a également évoqué le Moudjahid journaliste Aïssa Massaoudi, qui a étudié à l’école El-Falah d’Oran, qui était affiliée à l’Association des Oulémas musulmans algériens, et qui a participé à la grève du 19 mai 1956.

Idem pour la Moudjahida Leila Tayeb, qui est passée par le Lycée des frères Meftahi d’Oran, qui a également participé à la même grève des étudiants, avant de rejoindre les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN).

Elle occupera, après l’indépendance, plusieurs postes au niveau du secteur de l’éducation, dont le celui de Ministre, pendant les années 1980.

D’autres étudiants des lycées et des écoles libres d’Oran ont participé à la révolution, à l’image de la moudjahida, Fatiha Zemmouchi, qui n’est autre que la fille du leader de l’Association des oulémas musulmans algériens, Cheikh Saïd Zemmouchi.

La moudjahida poursuivait ses études à l’époque au lycée Lotfi et pris part à la grève avec sa camarade du combat, Megnounif Naïma. Les deux révolutionnaires n’ont pas repris les études après la grève, préférant intégrer le combat militaire.

 

La patrie chevillée au corps

 

Dans le même contexte, le professeur Belhadj a cité, dans la foulée, d’autres étudiants Oranais qui avaient la patrie chevillée au corps et qui ont participé à la grève de mai 1956, tels que le moudjahid et ancien ministre Abdelkader Benfreha et son collègue Moudjahid Ould Aouali Mohamed, qui ont étudié à l’Institut Benbadis à Constantine et ont rejoint la lutte armée.

Pour sa part, Fatiha Zemmouchi s’est remémorée, dans une déclaration à l’APS, de la grève en question, indiquant qu’elles étaient 10 étudiantes algériennes, toutes du lycée Lotfi, dédié à l’époque, exclusivement aux jeunes filles, « Megnounif Naïma a opté pour la grève avec moi. Les autres avaient peur d’un éventuel renvoi de leurs parents de leurs postes d’emploi », a-t-elle expliqué.

Concernant l’absence des universitaires dans la grève de mai 1956, Mohamed Belhadj, qui enseigne l’histoire à l’université d’Oran 1, a fait savoir que cela était dû au fait que la ville ne disposait, à l’époque, d’aucune faculté, et que les étudiants universitaires, enfants d’Oran, poursuivaient leurs études supérieures à la faculté d’Alger.

Et d’enchainer : « le nombre de ceux qui ont obtenu le baccalauréat à cette époque était faible, comme l’indiquaient les statistiques de 1954, qui ont recensé 35 étudiants algériens, dont 5 étudiantes ayant obtenu leur baccalauréat, contre 252 étudiants européens ».

Il a, par ailleurs, précisé que les étudiants grévistes, qui ont rejoint par la suite le FLN et l’ALN, sont dans la plupart issus de familles aisées, possédant un bon niveau intellectuel, contrairement aux allégations de l’administration coloniale, qui a tenté de faire croire qu’ils étaient dans le besoin. « Ils ont opté pour le combat grâce à leur sens de patriotisme », a-t-il insisté.

 

 

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