L’évacuation par l’entité sioniste des habitants de Rafah est « inhumaine et inconcevable »

GENEVE – Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a jugé lundi « inhumain et inconcevable » l’ordre d’évacuation donné par l’entité sioniste aux habitants de l’est de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. 

« Les habitants de Ghaza continuent d’être frappés par les bombes, les maladies et même la famine. Et aujourd’hui, on leur a dit qu’ils devaient à nouveau se déplacer » quand « les opérations militaires (sionistes) à Rafah s’intensifient », s’est indigne M. Türk dans un communiqué.

« C’est inhumain. C’est contraire aux principes fondamentaux du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a-t-il ajouté.

L’entité sioniste a lancé lundi une opération visant à faire évacuer des dizaines de milliers de familles palestiniennes de l’est de Rafah, une ville contre laquelle l’armée d’occupation prépare une offensive d’ampleur dans le cadre de son agression enclenchée le 7 octobre 2023.

Le Haut-Commissaire juge, par ailleurs, « inconcevable de déplacer de force des centaines de milliers de personnes de Rafah vers des zones qui ont déjà été rasées et où il n’y a que peu d’abris et pratiquement aucun accès à l’aide humanitaire nécessaire à leur survie ».

« Cela ne fera que les exposer à plus de danger et de misère », a-t-il averti. Selon le Haut-Commissaire, après plus de six mois de frappes incessantes des forces sionistes sur la bande de Ghaza, « il n’y a pas d’endroit en dehors de Rafah disposant des infrastructures et des ressources nécessaires pour accueillir le déplacement massif de plus d’un million de personnes ».

Il a également souligné que le droit international humanitaire interdit d’ordonner le déplacement de civils pour des raisons liées au conflit, « à moins que la sécurité des civils concernés ou des raisons militaires impératives ne l’exigent, et même dans ce cas, sous réserve d’exigences juridiques strictes ».

« Le non-respect de ces obligations peut constituer un déplacement forcé, ce qui est un crime de guerre », a fait valoir M. Türk.

« Il faut avant tout un cessez-le-feu. L’aide humanitaire doit pouvoir circuler librement et à grande échelle. Les otages et les personnes détenues arbitrairement doivent être libérés immédiatement », a-t-il conclu.

Rafah, à la lisière sud de la bande de Ghaza, est transformée en un gigantesque camp de réfugiés abritant, selon l’ONU, 1,2 million de Palestiniens, soit la moitié de la population du territoire, pour la plupart des déplacés.

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