Enseignement supérieur: une approche participative pour faire de l’université algérienne une locomotive du développement économique

Enseignement supérieur: une approche participative pour faire de l'université algérienne une locomotive du développement économique

ALGER – Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari a affirmé que l’université poursuivra sa méthodologie d’approche participative en vue de s’ériger en locomotive du développement socio-économique et culturel.

Dans un entretien accordé à l’APS, le ministre a indiqué que la rentrée universitaire 2023/2024, à partir du 23 septembre, s’est déroulée dans de bonnes conditions grâce à la conjugaison des efforts de tous les acteurs du secteur, précisant que la mise en œuvre de la méthodologie d’approche participative se poursuivra pour faire de l’université une locomotive de développement par l’accompagnement des étudiants et de leurs projets et en œuvrant à répondre aux besoins de la société.

« Cela permettra d’investir dans la matière grise pour développer des produits industriels, économiques et culturels, et d’ériger l’Algérie en flambeau du savoir dans la région et dans le monde à travers   l’édification d’une université citoyenne à l’écoute des préoccupations de son environnement et en adéquation avec exigences de l’Etat dans le cadre de la politique du gouvernement et des engagements du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ».

Le ministre a évoqué les derniers développements ayant marqué cette rentrée universitaire citant notamment la numérisation des activités de la gouvernance et de plusieurs activités pédagogiques et scientifiques, l’introduction de nouvelles spécialités permettant une formation dans les métiers d’avenir, axées notamment sur l’intelligence artificielle, la robotique, la médecine de demain, les mathématiques appliquées et la nanotechnologie.

La rentrée universitaire a également connu, a-t-il ajouté, le renforcement des infrastructures avec la réception de plus de 20.000 lits et de 40.000 places pédagogiques, à travers les différentes wilayas du pays outre la création de rubriques au titre du budget de fonctionnement consacrées au soutien de l’innovation, à l’instar des dépenses pour la mise en place de brevets d’invention et d’innovation et des dépenses pour la création de startups.

 

Dépôt de 2.800 demandes de projets innovants et 894 demandes de brevet

 

Concernant la stratégie du secteur « Diplôme universitaire-Startup/Diplôme universitaire-Brevet d’invention », M. Baddari a indiqué que cette démarche « vient en application du principe selon lequel l’Université a trois missions à savoir l’enseignement, la recherche scientifique et la création de richesses  qui se traduit par la création de startup qui génèrent de l’emploi et fait de la recherche scientifique et de l’innovation deux éléments déterminants de la croissance économique, tandis que ceux qui rencontrent des difficultés peuvent se tourner vers la création de micro-entreprises avec un financement de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entreprenariat (ANADE) ».

Selon le bilan de l’opération, plus de 8.600 projets ont été enregistrés, dont 2.800 demandes de projets innovants, ont été déposées auprès du ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises. 295 projets innovants ont été validés à ce jour, et l’opération est en cours jusqu’à la fin de l’année 2023. De plus, 894 demandes de brevet ont été recensées au niveau de l’Institut national algérien de propriété industrielle (INAPI).

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en collaboration avec le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprise, a institué l’année 2023, « année de l’intelligence artificielle », un défi qui a été relevé avec succès, a soutenu M. Baddari, avec la création du Conseil scientifique de l’intelligence artificielle, composé d’experts et de chercheurs algériens établis à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Le ministre de l’Enseignement supérieur a mis en avant les efforts visant à rapprocher les citoyens et la société de l’intelligence artificielle à travers la création de 17 maisons d’intelligence artificielle, révélant que son département compte créer une maison d’intelligence artificielle dans chaque établissement universitaire, afin d’organiser des rencontres, des conférences, des séminaires et des travaux pratiques sur l’intelligence artificielle.

Par ailleurs, l’année universitaire en cours verra le renforcement del’usage de la langue anglaise, et ce grâce à la formation de 30.000 enseignants universitaires au cours de l’année précédente pour atteindre le niveau B2 ou C1, un niveau permettant de communiquer avec un locuteur de cette langue, a-t-il rappelé, faisant part du recensement de près de 310.000 étudiants sur la plateforme dédiée aux étudiants, avec la contribution de 30.000 étudiants actifs aux cours dispensés.

Le ministre a enfin souligné que cette opération visait à « former des enseignants et des étudiants capables de parler, d’écrire et de publier en anglais, et partant de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur ».

Dans ce contexte, M. Baddari a mis en avant la décision de maintenir les universités ouvertes jusqu’à 22 heures, affirmant que cette procédure visait à « rationaliser les dépenses de l’Etat pour la réalisation de ces espaces, et à offrir plus de temps pour l’apprentissage et le développement de projets pédagogiques et scientifiques, grâce aux bibliothèques, aux incubateurs d’entreprises, aux maisons d’entrepreneuriat, aux laboratoires de recherche », ajoutant que « l’opération nécessite un accompagnement avec notamment la sécurisation des structures et le transport ».

Par ailleurs, le ministère a décidé récemment d’insuffler une nouvelle dynamique au sport universitaire. Le ministre avait précisé à cet égard que « le sport universitaire fait partie des engagements et des orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune données lors des différents Conseils des ministres, notamment celui du 16 avril 2023, en vue d’encourager les athlètes universitaires à rehausser l’image de l’Algérie dans les milieux sportifs sur les plans local et international ».

Cela, poursuit-il, n’est réalisable qu’à travers l’accompagnement des athlètes universitaires pour fournir davantage d’efforts et obtenir des résultats impressionnants. Ainsi, il a été procédé au lancement du premier championnat national du sport universitaire le 20 septembre dernier à l’Université d’Alger 3, et à la création d’un Centre de regroupement pour les sports d’athlétisme à Tamanrasset, eu égard à la position stratégique de la région.

Les centres de recherche sont un autre domaine dans lequel M. Baddari a autorisé l’investissement à travers l’orientation de la recherche scientifique pour trouver des solutions aux problèmes de l’économie nationale ».

Il a rappelé, à ce propos, la réalisation de plusieurs prototypes, en peu de temps, par des chercheurs de ces centres, concernant notamment des solutions pour divers problèmes dont la contribution à l’opération de dessalement de l’eau de mer, la lutte contre les incendies, les drones, les voitures électriques, les céréales, les médicaments et les plantes médicinales.

Dans le but de promouvoir l’Université algérienne et d’attirer les étudiants étrangers, le ministère avait lancé le projet « Study in Algeria ». Il s’agit, selon le ministre, d’un autre moyen permettant de donner une meilleure visibilité à l’Algérie dans les différentes sociétés, en offrant 4.700 bourses d’études dans 47 établissements universitaires ayant obtenu le label.

Concernant le dossier de recrutement, M. Baddari a fait état du recrutement de près de 8.000 maîtres-assistants (classe B) dans différentes spécialités, à l’exception des sciences médicales pour lesquelles 1409 maîtres-assistants hospitalo-universitaires (classe B) seront recrutés, avec éventuellement 500 autres postes similaires pour atteindre près de 2000 postes, un chiffre « jamais atteint depuis l’indépendance », a-t-il souligné.

Il a ajouté que cette opération consacre « les efforts consentis par l’Etat dans ce domaine visant à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur dans ses différentes branches et spécialités, en passant d’un enseignant pour 25 étudiants à un enseignant pour 22 étudiants, un chiffre encourageant comparable au niveau de l’enseignement supérieur dans les pays développés ».   

Au sujet du recrutement des titulaires de Magister et de doctorat, le ministre a indiqué que « ce recrutement constitue une solution exceptionnelle pour une situation exceptionnelle afin d’aider cette catégorie et résorber le chômage au sein des titulaires de ces deux diplômes », assurant que « dans les toutes prochaines sessions, le recrutement dans différentes spécialités sera lancé ».

S’agissant des œuvres universitaires, M. Baddari a mis en avant les principales réalisations dans ce secteur important liées notamment à la numérisation de la gestion, de la restauration, du transport et de l’hébergement de manière à opérer « la rupture avec les pratiques du passé », ajoutant que « les travaux des assises nationales pour améliorer les œuvres universitaires ont été finalisés ».

Le secteur, poursuit le ministre, « poursuivra la numérisation en tant que processus global pour réorganiser le réseau d’accès à l’information pour les différents acteurs, étudiants, enseignants, et travailleurs ainsi que les partenaires du secteur ».

Le ministre a annoncé le renforcement des 46 plateformes du secteur par deux nouvelles autres prochainement, à savoir la plateforme « Minhati » qui permet de s’inscrire en ligne à la bourse universitaire et la plateforme

« Hafilati », une version améliorée de l’ancienne plateforme et qui permet de payer les droits de transport en ligne. 

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