Viandes rouges : appel à la création d’espaces alternatifs aux éleveurs et aux commerçants pour lutter contre la spéculation

Viandes rouges : appel à la création d’espaces alternatifs aux éleveurs et aux commerçants pour lutter contre la spéculation - Algérie
Viandes rouges : appel à la création d'espaces alternatifs aux éleveurs et aux commerçants pour lutter contre la spéculation

ALGER- Des éleveurs et professionnels dans les filières ovine et bovine ont appelé à créer des espaces alternatifs aux éleveurs et aux commerçants de gros et au détail pour assurer une transparence des transactions et interdire la spéculation sur la vente en gros et au détail des viandes rouges.

Dans des déclarations à l’APS, des professionnels ont tenu à préciser que la propagation de la pandémie Covid-19 à travers le pays et la prise de mesures préventives ont influé sur l’activité des éleveurs et commerçants en raison de l’arrêt provisoire des activités des marchés à bestiaux, insistant sur l’impératif de créer des espaces alternatifs aux éleveurs et commerçants de manière à interdire la spéculation sur la vente en gros et au détail.

Dans ce cadre, le président du Conseil national interprofessionnel de la filière des viandes rouges (CNIFVR), Miloud Bouadis a souligné que « la persistance de la situation influera inévitablement sur les prix, vu l’absence de concurrence qui permet généralement de réduire les prix auprès de l’éleveur et par conséquent auprès du vendeur de gros ».

L’agriculteur et l’éleveur veillent sur la production et assurent des stocks de cheptel ovin et bovin suffisants pour couvrir la demande nationale, ce qui exige « des mesures d’accompagnement à travers l’organisation du travail des commerçants et une prise en charge par les parties concernées du transfert du bétail vers les abattoirs pour garantir un approvisionnement du marché », a précisé le responsable.

De leur côté, les opérateurs privés déploient des efforts considérables pour se rendre aux exploitations agricoles et procéder à l’achat du bétail directement auprès de l’agriculteur, vu la fermeture des marchés. Par conséquent les vendeurs de gros et au détail fixent les prix des viandes en fonction de la marge bénéficiaire », a-t-il précisé.


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M.Bouadis, qui appelle les instances concernées à revoir l’éventualité de la réouverture progressive des marchés de gros, en prenant toutes les mesures de prévention contre la propagation de la pandémie et en imposant un contrôle aux vendeurs des viandes en gros, considère que « le gel de l’activité des commerçants n’est pas une solution, vu qu’il conduira à un arrêt de la vente et entrainera une pénurie sur le marché, à la suite de quoi le consommateur et l’agriculteurs seront les seuls perdants ».

« Les têtes ovines sont vendues en fonction de leur poids, leur type et leur âge, et dont les prix varient d’un éleveur à un autre selon les dépenses engagées lors de leur élevage et engraissement », note le même responsable qui a expliqué que le prix moyen au niveau de l’abattoir se situe actuellement autour de 1.150 DA/kg.

Pour sa part, le président de la Fédération nationale des éleveurs (FNE),Djilali Azzaoui a indiqué que les têtes ovines et les viandes rouges « sont disponibles et couvrent toute la demande nationale à des prix raisonnables », soulignant qu’il ne faut pas voir les prix dans certaines grandes villes, mais plutôt calculer leur moyenne nationale.


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Dans une déclaration à l’APS, M. Azzaoui a précisé que les éleveurs poursuivaient leurs efforts afin de soutenir la production nationale, à la lumière de la situation sanitaire du pays et de la conjoncture que traversent les marchés ces derniers temps.

En outre, l’interlocuteur a plaidé pour l’ouverture d’un débat national incluant tous les opérateurs des deux filières de l’élevage et des viandes rouges à l’effet de parvenir à une organisation complète et globale de ce marché et trouver, ainsi, une alternative aux marchés aux bestiaux, actuellement suspendus en raison de la propagation de la pandémie.

Dans le même sillage, il a souligné l’importance de créer un espace de communication entre l’éleveur et les commerçants, par souci de garantir la transparence, de contrecarrer la spéculation au niveau des grossistes ou des détaillants et de contribuer à réduire les prix de la viande.

Lors d’une visite surprise vendredi dernier au marché de gros des fruits et légumes de Boufarik (Blida), le ministre du Commerce, Kamel Rezig a exprimé sa colère contre les éleveurs et les maquignons qui n’ont pas tenu leur promesse de vendre les viandes à des prix raisonnables.

« Une question me préoccupe qui est celle de savoir où sont les 28 millions de moutons dont les éleveurs et les professionnels de cette filière ont parlé. Où sont vos promesses de vendre cette année à des prix raisonnables », a écrit M. Rezig dans une publication sur sa page Facebook, soulignant la relance de son projet de ramener de la viande du Sud du pays vers le Nord pour casser les prix des viandes.

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