Une intersyndicale espagnole appelle l’UE à négocier un nouvel accord de pêche avec le Front Polisario

MADRID – La Confédération intersyndicale galicienne (CIG) en Espagne a qualifié de « fraude » l’accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc qui a expiré lundi et incluant illégalement le Sahara occidental occupé, appelant à négocier un nouvel accord avec le Front Polisario, pour « respecter les intérêts et la souveraineté du peuple sahraoui ».

Alors que le Tribunal européen a lui-même déclaré l’accord illégal pour avoir inclus les eaux du Sahara occidental sur lesquelles le Maroc n’a aucune souveraineté territoriale, la CIG a exhorté la partie européenne à négocier avec le seul représentant légitime du peuple sahraoui, le Front Polisario, afin de permettre à la flotte galicienne de pêcher en toute légalité, a rapporté l’agence Europa Press.

Selon le responsable mer de la CIG, Xavier Aboi, au cours des quatre dernières années de l’accord, « pas un seul bateau galicien n’a pêché dans la zone délimitée par le document ».

En fait, sur les 128 navires qui pouvaient pêcher dans cette zone, 95 correspondaient à l’Etat espagnol, mais seuls 11 navires d’Arrecife, Barbate et Conil y pêchaient, « et plusieurs d’entre eux n’ont pas atteint les 20 jours en trois ans », a-t-il dit.

Pour la CIG, ce protocole de pêche « n’a servi qu’à verser plus de 55 millions d’euros au Royaume du Maroc et lui offrir des facilités pour développer d’autres activités comme l’agriculture et des investissements à caractère géopolitique, stratégique et militaire ».

Lundi, la députée européenne du Bloc nationaliste galicien (BNG), l’Espagnole Ana Miranda, avait exhorté l’UE à négocier les nouveaux accords commerciaux de pêche avec le Front Polisario afin que le peuple sahraoui puisse gérer ses propres ressources.

Elle considère que pour garantir la continuité de l’activité de pêche dans les eaux du Sahara occidental, « la logique serait de négocier avec ses représentants légitimes, c’est-à-dire avec le Front Polisario », rappelant qu’il avait déjà exprimé sa disponibilité à accorder des licences de pêche à la flotte européenne, à partir du 17 juillet, date d’expiration de l’accord UE/Maroc.

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