Sahara occidental : Bemba Lafkir, un combat sans relâche contre la sauvagerie de l’occupant marocain

ALGER- La militante sahraouie et ancienne détenue politique, Mahfoudha Bemba Lafkir, continue à subir les pires formes de chantage et d’harcèlement de la part des autorités d’occupation marocaines, dans le but de faire taire sa voix et de l’empêcher de communiquer avec la monde extérieur, une image qui reflète l’ampleur des violations commises par le Makhzen contre les droits de l’Homme qu’il tente de dissimuler au monde. 

Dans ce contexte, Bemba Lafkir a fait savoir dans une déclaration à l’APS que les autorités d’occupation marocaines assiégeaient sa maison depuis le 4 mai dernier, dans une énième tentative de la tétaniser et de l’inciter à renoncer à ses activités de militante.

« Des agents des services de renseignement de l’occupation à moto, d’autres à bord de véhicules portant des plaques d’immatriculation officielles et entièrement encagoulés assiègent de jour comme de nuit ma maison à Laâyoune occupée », a raconté l’infatigable militante sahraouie.

Prédisant « le pire » dans les prochains jours, l’activiste et ancienne détenue politique a indiqué que les autorités d’occupation ont déjà mis à exécution leur plan d’acharnement visant à la réduire au silence.

Elle a fait savoir, à ce sujet, que le 10 mai dernier, alors qu’elle se trouvait chez son amie journaliste, Saliha Boutankiza, pour célébrer le 50e anniversaire de la création du Front Polisario, des agents de la police marocaine se sont introduits de manière cavalière dans la maison pour les tabasser, elles et tous les membres de la famille présents, avant d’arrêter le frère de son amie, Mahfoud Boutankiza.

Précisant que depuis cette date, le feuilleton des intimidations des agents de la police de l’occupation, en civil et en tenue, contre sa personne ne s’est pas arrêté, la brave militante a fait savoir qu’elle a été violemment agressée le 19 mai dernier au cours d’une manifestation pacifique organisée par un groupe de militants sahraouis à Laâyoune occupée, avant de voir ensuite l’encerclement de sa maison renforcé le 22 mai après minuit par des agents de la police.

« La série des agressions sauvages s’est poursuive ensuite lors de nouvelles manifestations où les forces d’occupation s’en sont pris à moi et à mes amies militantes de la Coordination de solidarité avec les détenus de Gdeim Izik à coup de pierres », a-t-elle, en outre, témoigné.   

Selon Mahfoudha Bemba Lafkir, les autorités d’occupation ne se sont pas contentées de porter atteinte uniquement à sa personne, mais ont touché aussi à sa famille, « en arrêtant son frère Omar pour des griefs montés de toutes pièces et en passant à tabac son grand frère, Cheikh, parce qu’il a osé lui rendre visite ».

Pour rappel, l’infatigable militante Bemba Lafkir a été arrêtée pour la première fois le 15 novembre 2019, à la suite d’une peine de six mois de prison prononcée contre elle en première instance et en appel par le tribunal de l’occupation pour des chefs d’inculpation imaginaires et infondés.

Tout au long de son incarcération, la militante a été exposée à toutes sortes d’humiliation, de sévices et de traitement inhumain. Après sa libération le 15 mai 2020, elle a été placée en résidence surveillée.              

 

La communauté internationale appelée à assumer ses responsabilités

 

Selon Mahfoudha Bemba Lafkir, les pratiques répressives et systématiques de l’occupation contre elle et les militants sahraouis, « ne feront qu’accroître leur résilience, leur force et leur foi en leur juste cause et en la victoire et indépendance », appelant la communauté internationale à intervenir et assumer ses responsabilités.

Elle fait remarquer, dans ce sens, que l’intervention de la communauté internationale est désormais plus qu’urgente, compte tenu de la situation intenable dans les territoires occupés, en particulier après la violation de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc le 20 novembre 2020 et l’interdiction faite aux observateurs internationaux de se rendre dans les zones occupées pour constater de près l’ampleur des violations.

Elle a rappelé, dans ce contexte, que les autorités d’occupation marocaines ont empêché récemment deux avocates espagnoles d’effectuer une visite dans la ville occupée de Laâyoune, organisée par l’Association internationale des avocats pour le Sahara occidental et le Conseil général espagnol des avocats, pour voir la situation des droits de l’Homme là-bas.

Et de poursuivre : « Les campagnes d’arrestation des militants sahraouis sont menées désormais au quotidien par les autorités d’occupation. Les conditions des détenus dans les geôles de l’occupation sont inhumaines et ne cessent d’empirer de jour en jour ».

Avant d’avertir que le silence de la communauté internationale encouragera le Maroc à poursuivre ses crimes contre les Sahraouis et sa fuite en avant.

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