Nous appelons de nos vœux une contribution pleine et entière de l’UA au règlement de la question sahraouie

Nous appelons de nos vœux une contribution pleine et entière de l'UA au règlement de la question sahraouie

ALGER – Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, M. Mohamed Sidati, a formé le vœu de voir l’Union africaine (UA), premier défenseur de la cause du peuple sahraoui, contribuer pleinement et entièrement, dans l’esprit de son Acte constitutif, au règlement de la question sahraouie.

Dans un entretien accordé à l’APS à la veille du 37e Sommet de l’Union africaine, prévu à partir du 17 février à Addis-Abeba (Ethiopie), le ministre sahraoui des Affaires étrangères a indiqué que « face au statu quo que connaît, aujourd’hui, la question sahraouie, nos espoirs reposent sur le prochain Sommet africain, le peuple sahraoui espérant que l’UA jouera pleinement son rôle dans la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, et lui permettra d’exercer son droit à l’autodétermination ».

Evoquant les derniers développements de la question sahraouie à la lumière de la nouvelle donne internationale, avant le sommet de l’UA, M. Sidati a rappelé le rôle qui incombe à l’Afrique, en tant que « premier défenseur de la cause du peuple sahraoui », dans le règlement du conflit au Sahara occidental, soulignant que l’Acte constitutif de l’UA offrait un appui à l’ONU pour le parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, dans le cadre d’un partenariat Afrique-ONU sérieux.     

« De multiples crises et défis dominent l’ordre du jour du Sommet, dont le conflit au Sahara occidental », a dit M. Sidati, soulignant que la place de la question sahraouie se renforce, jour après jour, auprès des Etats membres de l’UA. Une tendance qui s’est accentuée ces dernières années, comme en témoignent « le partenariat et la coordination entre les différentes structures de l’organisation continentale pour affirmer la souveraineté du peuple sahraoui sur ses territoires », a-t-il soutenu.

Il a, par ailleurs, mis en garde contre « les funestes desseins du régime marocain, qui tente, à chaque fois, d’exploiter tout espace au niveau continental ou international pour faire du chantage et acheter les consciences en vue de faire passer ses approches et sa mauvaise marchandise », assurant que « ces manœuvres ont été mises à nu à travers le continent africain ».

Evoquant la dynamique diplomatique des responsables sahraouis conformément au programme national issu du Congrès du Front Polisario, M. Sidati a affirmé que ces derniers mois, le peuple sahraoui a marqué plusieurs points importants au double plan continental et international, notamment avec la participation du Sahara occidental au sommet des Brics malgré les manœuvres marocaines pour l’en empêcher.

 

La poursuite par le Maroc de sa politique de la fuite en avant aura de fâcheuses conséquences

 

Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a en outre estimé qu’en dépit des tensions actuelles dans le monde, la cause sahraouie continue de susciter un intérêt à l’échelle internationale, mettant en garde contre la poursuite par le Maroc de sa politique de la fuite en avant et son manquement à ses engagements internationaux dans le cadre de la stratégie de la tension prônée par l’occupant dans la région. « La poursuite de la guerre au Sahara occidental aura de fâcheuses conséquences », a-t-il prévenu.

Selon le responsable sahraoui, l’instauration de la paix et de la sécurité dans la région passe par la fin de l’occupation du Sahara occidental et la cessation des violations et de la répression systématique contre les Sahraouis.

Il a relevé, dans ce contexte, que « pour assouvir ses visées expansionnistes dans la région, l’occupant marocain a fait appel à l’entité sioniste et noué des relations suspectes avec elle pour notamment mater la résistance du peuple sahraoui, semer l’instabilité dans la région et menacer tous les Etats voisins ».

Le ministre sahraoui a en outre affirmé que la Direction sahraouie poursuivait son combat juridique au niveau des cours européennes pour mettre fin aux épisodes de pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui par l’occupant marocain et certains pays européens impliqués.

Cette année, le peuple sahraoui attend « avec optimisme » une décision finale de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) à cet égard, car tout laisse entendre que les accords illégaux conclus entre l’Union européenne et la Maroc ne seront pas reconduits, a-t-il dit.

Suite à la décision rendue par la CJUE en septembre 2021, ayant affirmé que l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc avait été conclu sans l’accord du peuple du Sahara occidental et incluait illégalement les eaux sahraouies, le Conseil de l’Europe et la Commission européens ont fait appel, en décembre de la même année, sachant que l’accord valable pour quatre ans est arrivé à échéance en juillet dernier, mais fait actuellement l’objet de procédures devant la CJEU pour empêcher sa reconduction.

Le ministre a souligné que ce qui compte à l’avenir c’est de trouver de nouveaux mécanismes pour empêcher les pays de l’UE de reproduire les épisodes de pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, insistant sur l’impératif de « lancer une nouvelle étape dans la guerre juridique à travers l’introduction de demandes d’indemnisation du peuple sahraoui pour le préjudice subi du fait des pillages menés depuis plus de 30 ans ».

L’action diplomatique doit, quant à elle, tendre à « tenir l’occupation marocaine pour responsable des ravages qu’elle a causés sur le plan moral et économique, mais aussi du préjudice environnemental dû à la surexploitation des ressources souterraines sahraouies ».

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