ORAN – L’usine de la marque italienne « Fiat », inaugurée le 11 décembre courant dans la zone industrielle de Tafraoui (sud de la wilaya d’Oran), est considérée comme une étape importante dans la relance de l’activité de la construction automobile en Algérie.
Ce projet structurant a été réalisé en un temps record, sachant que les travaux de réalisation ont débuté en novembre 2022, après la signature d’un accord-cadre, en octobre 2022, entre le ministère de l’Industrie et le groupe « Stellantis », quatrième mondial dans le domaine de l’industrie automobile, qui comprend 12 marques, dont « Fiat ».
L’accord-cadre signé entre les deux parties met l’accent, notamment, sur la nécessité de développer les activités industrielles liées à la construction automobile, le service après-vente, les pièces de rechange, ainsi qu’à développer la filière de la construction automobile en Algérie.
Sa mise en œuvre est intervenue à la suite de la publication du décret 22-384 daté du 17 novembre 2022, cadre juridique qui englobe les conditions et les mesures liées aux activités en rapport avec la construction automobile, définissant un nouveau cahier des charges destiné aux importateurs et aux constructeurs automobiles.
Le Groupe « Stellantis » avait annoncé que les capacités de production de véhicules de l’usine de Tafraoui sont estimées, dans une première phase, à 60.000 unités, annuellement, avant de passer à 90.000 voitures au titre de la deuxième phase.
Selon la même source, l’usine de Tafraoui produira trois modèles de la marque italienne, jusqu’en 2026, avant « d’injecter » sur le marché automobile algérien un quatrième modèle.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a souligné, dans son discours à l’occasion de l’inauguration de l’usine, que ce projet s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Etat visant à renforcer la coopération économique et le partenariat entre l’Algérie et l’Italie dans divers domaines en général et dans le secteur de l’industrie mécanique.
Il a souligné que le choix du jour, coïncidant avec le 63e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960 pour inaugurer l’usine Fiat, est « un point de départ pour une véritable industrie dans le domaine automobile dans notre pays, avec la contribution de l’un de nos partenaires italiens ».
M. Aoun a déclaré: « Outre la bonne réputation dont jouit le constructeur automobile italien Fiat, cette marque a été choisie pour être la première marque à être fabriquée localement, car l’entreprise italienne s’est engagée à atteindre des taux d’intégration qui répondent aux exigences de développement et aux termes des cahiers des charges ».
Il a souligné qu’attirer les investissements étrangers dans l’industrie automobile est aujourd’hui l’une de « nos priorités les plus importantes, car il est nécessaire de soutenir divers secteurs et de relancer l’économie nationale ».
M. Aoun a ajouté que dans cette perspective, plusieurs contrats de partenariat gagnant-gagnant seront conclus afin d’acquérir de l’expérience dans ce domaine, former une main d’œuvre qualifiée et œuvrer à l’intégration de la production de pièces et composants pour atteindre un taux d’intégration élevé, afin de commercialiser une voiture « Made in Algeria ».
Il a souligné, à ce titre que « désormais, tout projet d’assemblage de pièces et composants sans valeur ajoutée est inacceptable ».
Le ministre a indiqué que le lancement de ce projet sera suivi d’autres projets similaires qui « répondent aux normes d’intégration et de valeur ajoutée dans un avenir durable ».
La cérémonie d’inauguration de l’usine « Fiat » s’est déroulée en présence du vice-ministre italien de l’Entreprise et du « Made in Italy » Valentino Valentini, du Directeur général du groupe « Stellantis », auquel appartient la marque « Fiat », Carlos Tafriz, et l’Ambassadeur d’Italie en Algérie, Giovanni Pugliese.
Le Directeur général du groupe Stellantis, Carlos Tafriz, a souligné à la même occasion que « l’Algérie est non seulement un marché en plein essor, mais aussi une plateforme stratégique pour les exportations vers l’Afrique et le Moyen-Orient ».
A l’occasion de l’inauguration de l’usine, une lettre d’intention d’extension du projet du groupe industriel « Stellantis » en Algérie a été signée entre le ministère de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique et le groupe pour augmenter la capacité de production de cette usine, qui sera orientée vers le marché local et l’export.
Création d’une dynamique économique dans la région
L’intégration locale constitue l’un des piliers de la redynamisation de la construction automobile en Algérie. Dans cette optique, les responsables du secteur de l’Industrie ont mis en œuvre une batterie de mesures incitatives allant dans le sens de l’appui des startups.
Les mesures incitatives visent également l’accélération de l’opération d’aménagement des sites destinés à accueillir les entités économiques devant être initiées par les jeunes sous-traitants, implantées à proximité du site de cette usine, qui seront appelées à être des partenaires incontournables de l’usine Fiat.
Un portefeuille foncier, qui s’étend sur pas moins de 40 hectares, a été dégagé au profit des jeunes entrepreneurs, notamment ceux devant se spécialiser dans la fabrication de pièces de rechange.
Ces jeunes entrepreneurs sont appelés à implanter leurs entreprises dans la zone d’activité qui leur a été exclusivement dédiée.
Dans le même contexte, M. Aoun avait déclaré, lors d’une récente visite d’inspection du site, que le taux d’intégration devra atteindre 40 à 50 %, à condition, avait-il soutenu, de développer et d’étendre le tissu industriel local susceptible de répondre aux besoins de l’industrie automobile.
Ce projet permettra de créer une dynamique économique dans la commune de Tafraoui, en incitant d’autres opérateurs économiques à investir dans cette zone industrielle, qui s’étend sur une superficie de 576 hectares, ce qui créerait des opportunités d’investissement, de sous-traitance et d’emploi.
Le projet a également permis la création de 500 postes d’emploi en 2023, nombre qui passera à 1.200 postes l’année suivante et à 2.000 postes supplémentaires en 2026, en plus de 1.600 postes indirects jusqu’en 2026.
Outre « Fiat », les marques « Opel » et « JAC » ont récemment obtenu des agréments pour la fabrication de véhicules en Algérie.
En outre, 38 concessionnaires ont également obtenu l’accréditation définitive pour exercer l’activité de concessionnaires pour la commercialisation de divers types de véhicules (touristiques, utilitaires, industriels, machines, motocycles, bus et camions), dont 12 concessionnaires spécialisés dans la commercialisation de véhicules de tourisme dans le cadre des efforts déployés pour relancer cette activité industrielle et répondre aux besoins du marché national.
La commercialisation des véhicules d’importation est considérée comme une première étape, avant la concrétisation de l’objectif stratégique fixé par l’Etat, visant à mettre en place une véritable industrie durable, créatrice d’emplois, contribuant à la relance économique, la création de richesse et à accroître le PIB du pays.
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