Nouveaux combats au Soudan, les humanitaires tirent la sonnette d’alarme

Nouveaux combats au Soudan, les humanitaires tirent la sonnette d'alarme

KHARTOUM – De violents combats entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) secouaient dimanche la capitale soudanaise Khartoum et le Darfour, au moment où les humanitaires ne cessent de réclamer des couloirs sécurisés pour accéder aux blessés et déplacés, ont rapporté des médias.

Les habitants de la capitale soudanaise se sont de nouveau réveillés au son de « violents combats avec tous types d’armes » et du « survol des avions de combats », selon des témoins, cités par des médias.

Les affrontements sont particulièrement intenses à Khartoum, mais aussi au Darfour, où en plus du conflit entre militaires et FSR, des combattants tribaux, milices locales et civils armés se sont mêlés aux combats. Ceux-ci prennent désormais une « dimension ethnique » qui pourrait en faire des « crimes contre l’humanité », selon l’ONU.

Depuis son déclenchement le 15 avril, le conflit a fait près de 3.000 morts et 2,8 millions de déplacés et de réfugiés.

A l’intérieur même du Soudan, près de 2,2 millions d’habitants ont été déplacés. « Des centaines de milliers de personnes, surtout des femmes et des enfants » s’entassent dans « neuf camps de l’Etat du Nil Blanc », qui va du Sud de Khartoum à la frontière du Soudan du Sud, rapporte l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

« La situation est grave: il y a des cas présumés de rougeole, et la malnutrition des enfants est une urgence sanitaire vitale », prévient l’ONG, dans un des pays les plus pauvres au monde où, déjà avant la guerre, une personne sur trois souffrait de la faim.

« Du 6 au 27 juin, nous avons soigné 223 enfants souffrant possiblement de rougeole, 72 ont été hospitalisés et 13 sont morts dans les deux hôpitaux que nous soutenons », souligne MSF.

Les humanitaires ne cessent de réclamer des couloirs sécurisés pour accéder aux blessés et surtout aux déplacés, mais jusqu’à présent, aucune trêve annoncée à cet effet n’a été respectée.

Les ONG martèlent que le temps presse car le Soudan est entré dans sa saison des pluies, qui s’étend de juin à septembre. Avec les pluies torrentielles qui s’abattent subitement sur ce territoire aride, les inondations sont fréquentes, bloquant les routes et faisant chaque année des victimes. Et leurs eaux stagnantes favorisent les épidémies allant du paludisme au choléra en passant par la dengue.

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