Maroc : une ONG appelle à la « libération immédiate » de tous les détenus d’opinion

LONDRES – L’ONG PEN International a de nouveau appelé les autorités marocaines à « libérer immédiatement » le journaliste Souleiman Raissouni et tous les détenus d’opinion dans les prisons du royaume, et à « cesser de cibler » les professionnels des médias sur la base d' »accusations mensongères ».

Le journaliste Souleiman Raissouni a été condamné, en juillet 2021, à une peine de 5 ans de prison, assortie d’une amende de 100.000 dirhams marocains (environ 10.000 dollars). Cet ancien rédacteur en chef du journal arabophone Akhbar Al Yaoum (un média marocain qui a cessé de paraître) est poursuivi « à cause de ses opinions ». Son comité de soutien au Maroc dénonce un procès « à caractère politique et revanchard ».

Dans une publication sur sa page Facebook, PEN International indique que « le journaliste marocain Souleiman Raissouni ne devrait pas rester emprisonné en raison d’accusations montées de toutes pièces et d’un procès inéquitable, tout comme les autres journalistes au Maroc qui ne devraient pas être incriminés pour avoir exprimé leurs opinions ».

La même organisation note que de nombreuses associations de défense des droits de l’Homme ont condamné l’arrestation du journaliste Souleiman Raissouni, la qualifiant d' »arbitraire », dénonçant « les circonstances de son arrestation, les campagnes de diffamation menées à son encontre par les médias pro-gouvernementaux et l’absence de preuves suffisantes contre lui ».

L’ONG ajoute qu’en juillet 2021, une enquête internationale avait révélé que le journaliste Raissouni a été mis sous surveillance par les autorités marocaines via le logiciel espion « Pegasus », considérant que son incarcération est intervenue après « un procès inéquitable et qu’il est visé en raison du contenu de ses écrits ». Elle s’est également déclarée préoccupée par son état de santé.

A cet effet, PEN International appelle tout le monde à se joindre à la campagne qu’elle a lancée pour « exhorter les autorités marocaines à garantir le droit de Raissouni à un procès équitable, à le libérer immédiatement et à cesser de cibler les journalistes sur la base d’accusations injustes ».

PEN International avait déjà lancé, en octobre dernier, une campagne de solidarité pour exiger la libération immédiate de Souleiman Raissouni et garantir son droit à un procès équitable.

Ce journaliste a été arrêté le 22 mai 2020, après une série de violations de ses droits en tant qu’accusé, à commencer par son arrestation extrajudiciaire, la falsification du procès-verbal d’arrestation, son maintien en détention après expiration de la période de garde à vue sans justification, et la prolongation injustifiée de la durée de l’enquête. Le journaliste s’est vu refuser également l’accès à son dossier d’accusation jusqu’à ce que le tribunal ait statué sur l’affaire, soit plusieurs mois après son arrestation.

En outre, le juge d’instruction a refusé d’entendre les témoins à décharge et le tribunal a rejeté toutes les demandes de la défense, sans justification valable.

 

 

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