Sahara occidental: une ONG appelle à la libération des prisonniers politiques du groupe Gdeim Izik

DUBLIN – L’organisation internationale Front Line Defenders a appelé mercredi, le Maroc à libérer « immédiatement » les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, maintenus arbitrairement en détention depuis plus de 13 ans.

Dans un communiqué publié sur son site internet, l’ONG basée à Dublin (Irlande) s’est dit « profondément préoccupée par l’emprisonnement des défenseurs des droits humains sahraouis qui ont été arbitrairement arrêtés en novembre 2010 par les autorités marocaines lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik ».

A ce titre, Front Line Defenders « se joint au Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et à de nombreuses organisations de défense des droits humains pour demander leur libération immédiate ».

Le 11 octobre 2023, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a jugé illégale l’incarcération du groupe d’activistes sahraouis, condamnés il y a plus de dix ans par un tribunal marocain.

Les préoccupations soulevées par le Groupe de travail onusien reflètent celles exprimées précédemment par le Comité des Nations unies contre la torture et divers rapporteurs spéciaux concernant les prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik.

Dans son avis, il a exhorté les autorités d’occupation marocaines à libérer rapidement le groupe de détenus, qui comprend des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme du Sahara occidental occupé.

En plaidant pour la libération des prisonniers, le Groupe de travail des Nations unies a mis en évidence plusieurs violations graves, notamment le refus d’accorder aux prisonniers le droit d’accès à un avocat, l’utilisation d’aveux obtenus sous la torture et le manque d’impartialité et d’indépendance du tribunal.

En effet, ces détenus ont subi des traitements inhumains depuis leurs manifestations pacifiques en 2010 dans le camp de Gdeim Izik. Ils sont plus de 20 Sahraouis qui ont été arrêtés avant, pendant et après le démantèlement du camp, le 8 novembre 2010.

Un certain nombre des prisonniers de Gdeim Izik, condamnés par la Cour d’appel de Salé en 2017, sont d’éminents défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental et qui ont depuis été maintenus en détention arbitraire.

Parmi eux figurent Ahmed Sbaai, co-fondateur de la Ligue sahraouie pour la protection des prisonniers politiques dans les prisons marocaines, Sid Ahmed Lemjaid, président du Comité pour la protection des ressources naturelles au Sahara occidental (CSPRON) et Brahim Ismaili, président du Centre pour la préservation de la mémoire collective sahraouie, lesquels ont été condamnés à la perpétuité.

Il s’agit également de Naâma Asfari, vice-président du Comité pour les libertés et le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental (CORELSO) et Mohamed Embarek Lefkir, condamnés respectivement à 25 et 30 ans de prison ainsi que du journaliste et défenseur des droits humains, Mohamed Lamin Haddi, condamné à 25 ans de prison.

Front Line Defenders s’est dit « solidaire des défenseurs des droits humains sahraouis emprisonnés et de tous les autres défenseurs des droits humains au Sahara occidental qui ont été pris pour cible pour leurs activités pacifiques ».

A ce titre, l’ONG a notamment appelé les autorités d’occupation marocaines à « libérer immédiatement et sans condition tous les défenseurs des droits humains sahraouis qui sont détenus arbitrairement et leur garantir réparation ».

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