Maroc: le secteur de la fonction publique secoué par des vagues de protestation et une grève nationale 

RABAT – Le Maroc continue de vivre au rythme des manifestations et  grèves appelant à des solutions urgentes pour remédier à la détérioration continue des conditions sociales et économiques des citoyens, en particulier des petites bourses, durement affectées par la crise multidimensionnelle qui secoue le Royaume depuis maintenant trois ans. 

C’est dans ce contexte d’ébullition sociale que la Confédération démocratique du travail (CDT) a organisé mardi une grève générale nationale dans la fonction publique et des sit-in de protestation devant les sièges des wilayas et préfectures dans différentes villes marocaines.

Lors de ces mouvements de contestations, les manifestants ont dénoncé la cherté de la vie et  tenu le gouvernement Akhannouch pour responsable des conditions sociales et économiques des familles marocaines.

A Rabat, des manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’exécutif et au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch et ont brandi des banderoles appelant le gouvernement à mettre en œuvre ses engagements et obligations contenus dans les accords du « 30 avril » de l’année dernière.

Selon un communiqué publié par la CDT, les revendications des manifestants ont trait, entre autres, à des augmentations de salaires, la mise en œuvre des accords précédents, la révision de l’impôt sur le revenu et la préservation des acquis de la retraite.  

Le secrétaire général adjoint de la CDT, Khalid Alami Houir, a indiqué que l’organisation de la grève et des manifestations qui ont eu lieu dans les différentes villes du Royaume ont été un « succès », notant que ces mouvements de contestation sont l’illustration de la situation que vit la classe ouvrière au Maroc en raison des répercussions des prix élevés et de l’abandon par le gouvernement de ses engagements.

Dans des déclarations aux médias marocains, le syndicaliste a fait savoir que « la crise que traverse le Maroc est due à l’absence de réelles solutions de la part du gouvernement ».

« Cela ne peut plus continuer ainsi. Les Marocains continuent de payer le prix des choix et de la mauvaise gestion des gouvernements successifs », a-t-il déploré.

Il a, en outre, indiqué que la précarisation et la corruption coûtent plus de 50 milliards de dirhams au Maroc, soit l’équivalent de près de 5 milliards de dollars, soulignant que ce chiffre couvrirait largement les augmentations de salaires et le financement des fonds de pension.

S’agissant des mesures prises par le gouvernement marocain pour faire face à la situation, le secrétaire général adjoint de la CDT a affirmé qu’elles n’ont eu « aucun impact sur le quotidien des familles marocaines ».

Il a notamment affirmé que la situation du Maroc s’est dégradée en raison des taux d’inflation exceptionnels. Akhannouch doit « automatiquement opter pour une augmentation des salaires au lieu de subventionner un groupe de capitaux qui n’a aucun effet sur l’emploi », dit-il, accusant le gouvernement et les mesures annoncées de « détruire les classes moyennes qui représentent une soupape de sécurité pour l’équilibre social ».

A noter que près de 3 millions de Marocains ont, à leur tour, atteint le seuil de pauvreté ces deux dernières années, tandis que le nombre de chômeurs est de 1,15 million, selon des statistiques officielles.

 

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