Lutte contre le VIH-Sida : des « avancées appréciables » en Algérie

ALGER – L’Algérie a enregistré des « avancées appréciables » en matière de lutte contre le VIH/sida, a affirmé, mardi à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr Abderrahmane Benbouzid, insistant sur la « poursuite des efforts » dans le contexte de la crise sanitaire du Coronavirus.

S’exprimant à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, le ministre a souligné « la qualité et la densité » du partenariat liant l’Algérie à l’Onusida, lequel a permis au pays d’enregistrer des « avancées appréciables » en matière de lutte contre le VIH/sida, ce dernier étant « à épidémie peu active, avec une prévalence de l’ordre de 0,1% « .

Il a, à ce propos, tenu à « réaffirmer la volonté de l’Algérie à s’atteler davantage à réunir tous les moyens afin de renverser le processus de propagation de cette épidémie mondiale ». De même qu’à « s’inscrire résolument dans la cible ambitieuse fixée par l’Onusida, consistant à mettre fin au Sida d’ici à l’horizon 2030 ».

Et d’assurer que « cette volonté politique s’est traduite par une mobilisation totale du Gouvernement et de l’ensemble des intervenants et ce, dans un cadre multisectoriel », avant de souligner « le maintien » d’un financement conséquent à hauteur de plus de 95 % sur le seul budget de l’Etat. L’enjeu étant de garantir, « à titre gratuit, toutes les prestations nécessaires, y compris le dépistage et le traitement antirétroviral (ARV) pour ous ».

Néanmoins, les comportements à risque, la faible utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables, le phénomène de migration, sont autant de « facteurs de vulnérabilité imposant le maintien de notre vigilance », met en garde Pr Benbouzid, insistant sur « la volonté de poursuivre les efforts afin de relever le défi », à travers la mise en œuvre du Plan national Stratégique (PNS) de lutte contre les IST/VIH/sida 2020 -2024.

Ce dernier, poursuit le ministre, vise « l’optimisation de la riposte nationale eu égard au profil et à la dynamique de l’épidémie, en axant les efforts sur les populations clés et vulnérables au risque VIH », et tend également à offrir un « traitement de qualité, dans un environnement favorable, non stigmatisant et non discriminant, afin d’atténuer l’impact de l’épidémie ».


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Et de rappeler l’inscription, depuis octobre dernier, de l’Algérie dans la liste des pays bénéficiaires de la licence volontaire de Medicines Patent Pool (MPP)et ViiV Healthcare, lui permettant d’acquérir la molécule générique du « Dolutégravir (DTG) » à un prix « très réduit ».

A ce propos, il s’est engagé à « actualiser » le guide thérapeutique en inscrivant ce traitement en « première ligne » au profit d’environ 80 % des personnes vivant avec le VIH. Ce qui contribuera, en même temps, à réduire la facture annuelle d’importation des médicaments ART de plus de 6 millions de dollars, a-t-il noté.

Evoquant la crise sanitaire actuelle, le premier responsable du secteur de la Santé regrette que la Covid-19 ait « perturbé les services de santé et menacé les progrès accomplis au cours des 20 dernières années dans les domaines de la santé et du développement, y compris les avancées réalisées dans le domaine de la lutte contre le VIH « .

Tout en soulignant la célébration de cette journée sous le thème mondial: « Solidarité mondiale et responsabilité partagée » et sous le slogan national : « Pendant la Covid-19, assurer les soins et le traitement du VIH est la responsabilité de tous », il a relevé « l’importance de la continuité »des services dédiés à la prise en charge des malades infectés par le VIH. L’objectif étant, a-t-il observé, d’ « empêcher la recrudescence de la stigmatisation ainsi que le rebond de l’épidémie du Sida », qualifiant celle-ci de « menace de santé publique ».

Tout en remerciant les différentes Agences onusiennes pour « leur appui » dans la démarche de lutte contre le Sida menée par l’Algérie, Pr Benbouzid a, par la même occasion, salué les membres du Comité national de Prévention et de Lutte ad hoc et ce, pour « la qualité du travail accompli durant leur mandat ». De même que « les actions mises en œuvre, avec beaucoup d’engagement, par tous nos partenaires durant la pandémie Covid-19 », citant en particulier la société civile « de plus en plus impliquée » dans la prévention de proximité auprès des populations vulnérables ainsi que dans le soutien psycho-social des personnes vivant avec le VIH.

« Plus que jamais, la vigilance s’impose et appelle toute notre société à se mobiliser davantage pour intensifier nos efforts afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés. Soyons solidaires et responsables », a-t-il recommandé en guise de conclusion.

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