
ALEGR – L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) incarne un pan fondamental de l’histoire de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie par son rôle primordial dans le soutien matériel et moral à la glorieuse Révolution contre le colonialisme français.
Fondée le 13 septembre 1956 à Nadi Ettaraki (Cercle du progrès) à Alger, cette organisation a émergé à la suite des résolutions du Congrès de la Soummam, tenu le 20 août 1956, qui préconisait l’unification des efforts de toutes les strates sociales pour soutenir la Révolution algérienne. L’UGCAA a ainsi su se hisser au rang de plateforme essentielle, mobilisant les ressources humaines, matérielles et financières pour contribuer au triomphe de la cause nationale.
Dès ses premiers pas, l’Union s’est imposée comme un pilier stratégique, assumant la double vocation d’un soutien logistique et moral aux moudjahidine. A travers la collecte de fonds, les commerçants algériens, activant aussi bien à l’intérieur du territoire qu’au-delà de ses frontières, ont permis l’acquisition d’armes, de munitions, ainsi que l’approvisionnement en vivres et en fournitures médicales. Ces efforts traduisent une solidarité sans faille du peuple algérien envers le Front de libération nationale (FLN) et sa lutte armée contre l’occupant français.
Par ailleurs, l’UGCAA ne s’est pas contentée d’un rôle purement logistique. Elle s’est érigée en un vecteur privilégié de communication entre le FLN et la population algérienne, tissant des liens robustes et durables entre les différentes composantes de la société. Elle a également œuvré à organiser et structurer les activités commerciales et artisanales de manière à servir les intérêts supérieurs de la Révolution.
« L’Union était un outil d’organisation révolutionnaire efficace, réussissant à intégrer les différentes catégories sociales dans un cadre organisé pour soutenir la Révolution », a déclaré à l’APS le secrétaire général de l’UGCAA, Issam Bedrissi.
« Le travail de sensibilisation nationale mené par l’Union a contribué à dynamiser la conscience de toutes les tranches de la société, les incitant à coopérer pour un objectif commun : libérer l’Algérie du colonialisme français », a-t-il souligné.
La grève des huit jours, un acte de défiance exemplaire
L’un des épisodes les plus emblématiques de l’action de l’UGCAA demeure l’organisation de la grève générale de huit jours en janvier 1957, un acte de résistance économique d’une ampleur inédite. Cet événement, qui paralysa les activités commerciales à l’échelle nationale, a constitué un coup sévère porté à l’administration coloniale française. La capacité de l’Union à orchestrer cette mobilisation malgré la répression féroce témoigne de son rôle central dans l’effort révolutionnaire.
Consciente des répercussions possibles d’une telle action sur les populations, l’Union avait, parallèlement, pris soin de distribuer des produits de première nécessité tels que le riz, la farine, l’huile et le sucre, assurant ainsi la subsistance des familles algériennes. Cependant, cette initiative n’a pas été sans coût : de nombreux membres de l’Union furent arrêtés, emprisonnés et torturés par les forces coloniales.
En plus de son rôle dans l’organisation de cette grève, qui a eu un large écho à travers le pays, notamment dans les grandes villes comme Alger, l’UGCAA était une véritable ruche, en continuant de collecter des dons, « malgré la répression brutale subie par ses membres de la part de l’occupant français, qui a arrêté et torturé de nombreux membres de l’Union », a ajouté M. Bedrissi.
Aujourd’hui, 68 ans après sa création, l’UGCAA continue de jouer un rôle déterminant dans la stabilité économique et sociale de l’Algérie. Elle s’emploie à promouvoir la production locale, soutenant les industries nationales et créant des opportunités d’emploi, tout en s’inscrivant activement dans les efforts publics de régulation des marchés.
Par ailleurs, l’Union veille à cultiver une éthique commerciale rigoureuse, incitant ses membres à s’engager dans la lutte contre la fraude, la spéculation et les pratiques déloyales, afin de restaurer la confiance des consommateurs.
Plus qu’un simple instrument de soutien économique, l’Union générale des commerçants et artisans algériens est un témoin vivant du sacrifice et de la solidarité du peuple algérien durant sa lutte pour l’indépendance. Elle incarne l’héritage d’une organisation révolutionnaire ayant su mobiliser toutes les forces vives de la nation pour la libération.
Fidèle à ses idéaux fondateurs, l’UGCAA demeure, dans l’Algérie contemporaine, un symbole d’unité nationale et de résilience, poursuivant son engagement au service du développement économique et social, tout en honorant les sacrifices de ceux qui ont permis à l’Algérie de recouvrer sa souveraineté.
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