La numérisation, un outil important pour réduire le déficit budgétaire

ALGER- Des enseignants universitaires ont affirmé, lundi à Alger, que la numérisation constituait l’un des principaux outils à même de réduire le déficit budgétaire, notamment en contribuant à l’accroissement des recettes fiscales.

Lors d’une journée d’études sur la loi de finances (LF2020), M. Tigharsi El-Houari, parlementaire et enseignant universitaire a estimé nécessaire « d’accélérer le processus de numérisation de toutes les bases de données en premier, pour résoudre le problème du faible recouvrement fiscal dont le taux actuel ne dépasse pas les 18% ».

« La numérisation permettra une meilleure identification des contribuables et un suivi efficace de leurs dossiers, en leur offrant la possibilité du paiement électronique, ce qui est à même d’améliorer, notablement, le recouvrement fiscal », a-t-il précisé, ajoutant que « le déficit budgétaire se transformera en excédent, si le taux de recouvrement atteint les 50%, quelle que soit la performance des secteurs de production ».

Pour M. Tigharsi El-Houari, le processus de numérisation en Algérie a connu plusieurs obstacles, en l’absence d’une véritable volonté politique, appelant à consacrer un budget spécial à la numérisation au profit de tous les départements ministériels.

Aussi, la numérisation est une condition sine qua non pour la réussite de l’opération de révision des mécanismes d’appui aux catégories vulnérables, outre son rôle dans la résorption du marché parallèle et la bancarisation des fonds thésaurisés, a-t-il estimé.

Evoquant l’importation de véhicules de moins de 3 ans, le parlementaire a expliqué que cette démarche permettrait de baisser les prix et de relancer la concurrence au sein du marché automobile, tout en encourageant les opérateurs du domaine du montage automobile à recourir aux technologies industrielles amies de l’environnement.

Qualifiant de « cyclique et provisoire » cette procédure, il a indiqué que ce genre d’importation est un message adressé aux opérateurs de la filière du montage automobile qui ont échoué à atteindre les objectifs fixés dont la création de réseaux de sous-traitance et la proposition de produits à des prix concurrentiels et des services après-vente.


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Pour sa part, l’enseignant universitaire et parlementaire Ahmed Zeghdar a mis l’accent sur la nécessité de doter les directions des impôts des ressources humaines et matérielles nécessaires et de moderniser le système fiscal à travers les outils numériques offerts, dans l’objectif de consacrer la transparence et le principe d’équité fiscale.

Concernant le financement de l’économie nationale face à la régression des ressources financières du pays, le parlementaire a préconisé l’exploitation des moyens de financement au niveau international, notamment les institutions financières de développement dont l’Algérie participe à leur capital ainsi que l’initiative « la Ceinture et la Route ».

Outre ces mécanismes internationaux, l’intérêt doit être accordé au développement de la finance et des assurances islamiques, l’exploitation de la bourse, et la mise en place des mécanismes de résorption des devises en circulation hors du système bancaire du pays, a estimé M. Zeghdar. 

Pour ce qui est de la règle 51/49 limitée à certains secteurs stratégiques, le membre de la Commission des finances à l’Assemblée populaire nationale (APN) a affirmé que cette mesure ne pourrait être activée qu’à travers la définition de la liste des secteurs concernés, et ce « à travers le Parlement ». 


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De son côté, l’universitaire Messaoud Kisra a estimé, dans son évaluation de la LF2020, que cette dernière s’est focalisée sur le développement des entreprises, tous types confondus, en tant que levier du développement pour s’affranchir de la dépendance aux recettes du pétrole, mais n’a pas pu, en revanche, résoudre certaines problématiques comme c’est le cas pour le dossier industrie automobile, où il a été décidé l’ouverture de l’importation de véhicules au lieu de procéder à un recadrage de l’activité de montage automobile. 

Organisée par le Laboratoire de recherche « Capital humain et Performance », la journée d’études s’est déroulée en présence d’enseignants et d’étudiants universitaires qui ont présenté et examiné les mesures contenues dans la LF2020.

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