La discrimination dans le Comics américain a touché les femmes plus que les minorités ethniques

La discrimination dans le Comics américain a touché les femmes plus que les minorités ethniques

 

ALGER – Des artistes américains participants au 12e Festival international de la bande dessinée d’Alger (FIBDA), ouvert mardi à Alger, ont indiqué que la discrimination dans le « Comics » américain a touché les femmes plus que les minorités ethniques, mais sont toutefois bien représentées aujourd’hui.

Alitha Martinez et Chuck Collins de New York, tous deux d’origine africaine, ont déclaré que le « Comics » américain a connu, à travers sa longue histoire, « un manque » de représentation des afro-américains et « une discrimination » à l’encontre des femmes, mais sont toutefois bien représentés grâce au « combat » culturel d’artistes d’origine africaine.

Pour la dessinatrice Martinez, la femme a longtemps été absente dans l’industrie de la Bande dessinée américaine, ajoutant qu’il y avait au début de son parcours, il y a près de 20 ans, une seule femme de race blanche dans le monde du 9ème art et aucune femme de race noire. Elle a indiqué avoir été « la première femme de race noire » à travailler avec Marvel créé en 1939.

Elle s’est dit honorée d’être une partie du patrimoine de la société « Marvel ».

Elle a également nié « l’existence d’une discrimination franche » à l’égard des afro-américains dans les Comics américain, soulignant que « la discrimination ciblait uniquement les femmes ».

Martinez, originaire des Antilles néerlandaises, qui participe pour la deuxième fois au FIBDA a accédé, dans les années 90, au 9e art en tant qu’artiste autodidacte. A ses débuts, elle tente d’accéder à « l’école des arts visuels » de Manhattan au milieu des années 90 mais n’y est pas parvenu parce qu’elle était femme.

Cet artiste a publié plusieurs albums qui ont réalisé des succès artistiques et commerciales, tant avec « Marvel » qu’avec d’autres à l’instar d' »Iron Man », « Moon Girl and Devil Dinosaur », « Omni » et « Black Panther: World of Wakanda ».

Pour sa part, le dessinateur et scénariste, Collins, qui publie principalement sur internet a indiqué que la présence des afro-américains dans le « Comics » américain remontait à loin mais de façon très limitée, rappelant que « Blade » (1973) était parmi les succès de Marvel dont le héro est d’origine africaine.

M. Collins qui visite l’Algérie pour la première fois a relevé qu’un nombre important d’artistes américains d’origine africaine représentent aujourd’hui leur origine ethnique à travers des héros et des héroïnes, mettant en avant le rôle des nouvelles technologies et d’internet qui ont permis aux artistes de produire et de commercialiser leurs créations sans recourir aux grandes sociétés de comics.

Spécialisé dans les œuvres satiriques, cet artiste a indiqué que ce changement n’est pas intervenu suite à une soudaine décision prise par les sociétés de Comics mais après un combat culturel et artistique ayant touché la bande dessinée et les autres arts audio visuels ou écrits aux Etats-Unis, ajoutant que l’apparition de super héros d’origine africaine à l’instar de « Black Panther » ,qui a eu un succès mondial notamment après son adaptation sur les grands écrans en 2018, avait une grande symbolique aux Etats Unis.

Collins figure parmi les artistes ayant choisi de faire la promotion de leurs créations sur internet. Il est connu pour sa série « Bounce » et toutes ses œuvres représentent des personnages d’origine africaine.

Le 12e FIBDA se poursuivra jusqu’au samedi prochain avec plusieurs activités inscrites au programme.

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