Intelligence économique : créer des structures spécialisées au sein des institutions et des entreprises

ALGER- La mise en place d’une stratégie d’intelligence économique s’avère indispensable pour améliorer la compétitivité tant de l’entreprise algérienne que de l’économie nationale, a souligné, jeudi à Alger, l’experte Célia Ayoub, préconisant la création de structures entièrement dédiées à cette activité au sein des institutions et des entreprises.

Intervenant lors d’une table ronde organisée par l’Institut national des études de stratégies globales (INESG), sur le thème « intelligence économique : enjeux stratégiques et opportunités pour l’Algérie », l’experte en intelligence économique a appelé à utiliser le renseignement économique pour aider les entreprises algériennes à renforcer leur compétitivité dans le cadre de la politique tracée par les pouvoirs publics pour sortir de la dépendance des exportations des hydrocarbures.

S’exprimant devant des directeurs centraux de ministères en charge des secteurs économiques (commerce, industrie, énergie, finances…), ainsi que des chercheurs-universitaires et des cadres de l’INESG, Mme Ayoub a recommandé aux autorités publiques de créer des structures centralisées d’intelligence économique et d’encourager une culture d’intelligence économique à tous les niveaux de la société.

La promotion d’une diplomatie économique et la négociation de partenariats gagnant-gagnant, incluant le transfert technologique, ont été ainsi suggérées comme des outils indispensables dans le cadre de cette démarche qui sera pilotée par une structure nationale de veille et de diffusion d’informations stratégiques.

La mise en place d’une telle approche « aidera l’Algérie à mieux anticiper et à mieux protéger son économie vis-à-vis de la concurrence internationale », a souligné l’experte.

Face à l’ampleur et à la rapidité des mutations actuelles (économiques, sociales, culturelles, technologiques…) et aussi à l’exacerbation de la concurrence entre les nations pour l’accès où la préservation des marchés et des ressources, l’intelligence économique est devenue incontournable pour soutenir la stratégie de rayonnement et de puissance des pays, soutient Mme Ayoub.

Pour étayer ses propos, elle a cité la politique de protectionnisme défendue par les Etats-Unis à l’encontre de la Chine, l’autre superpuissance économique.

Le conflit sur la téléphonie de la 5e génération auquel nous assistons aujourd’hui entre les groupes américains et chinois est un cas illustratif sur l’enjeu de disposer d’une politique de veille et de collecte de données, a-t-elle relevé, en soulignant que l’intérêt de maîtriser cette technologique (5G) porte sur les capacités de stockage des données des utilisateurs.

Partant de ce constat, Mme Ayoub a estimé que l’Algérie, en adoptant une stratégie d’intelligence économique, allait encourager le « patriotisme économique » et renforcer la « souveraineté nationale » sur la protection des données.

Lors des débats, plusieurs participants ont été unanimes à souligner les transformations « profondes » de l’économie mondiale qui ont engendré de nouveaux défis en matière de défense des intérêts économiques nationaux.

« A l’ère des nouvelles guerres économiques et des stratégies de domination défendues par certaines puissances, il y a lieu de réfléchir une meilleure approche pour trouver sa place », a fait remarquer un cadre du ministère de l’Industrie, déplorant le retard accusé par l’Algérie en la matière.

D’autres intervenants ont exhorté les pouvoirs publics à se doter d’une loi-cadre permettant de sécuriser les informations économiques du pays et de mettre un terme aux réseaux qui collectent les données du pays au profit de bureaux d’études internationaux et agences étrangères.

Appelée également  le renseignement économiques, l’intelligence économique comprend l’ensemble des outils et pratiques permettant la collecte d’informations en vue d’une prise de décisions rationnelle.

 

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