Industrie pharmaceutique: levée des entraves pour 90% des dossiers de demande d’investissement

Industrie pharmaceutique: levée des entraves pour 90% des dossiers de demande d'investissement

ALGER – Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a annoncé, jeudi, la levée des entraves pour 90% des dossiers de demande d’investissement dans l’industrie pharmaceutique déposés par des investisseurs privés depuis septembre 2022.

Lors d’une séance de questions orales au Conseil de la nation, présidée par M. Salah Goudjil, président de l’institution, et en réponse à la question du sénateur Habib Douagui (Tiers présidentiel) sur les mesures prises pour lever les entraves administratives rencontrées par les investisseurs privés dans l’industrie pharmaceutique, M. Aoun a assuré avoir accordé la priorité, depuis sa prise de fonction à la tête du secteur en septembre 2022, à « la levée des entraves auxquelles se heurtaient les investisseurs privés dans ce domaine ».

Et d’expliquer que « trois mois après, l’opération a été facilitée pour 90% des 585 dossiers (demande d’investissement) déposés au niveau du ministère et restés sans réponse, lesquels concernent essentiellement la production d’antihistaminiques et d’autres médicaments en rupture sur le marché national ».

M. Aoun a ajouté que la levée des entraves à l’investissement avait permis au secteur de couvrir 68% des besoins du marché national en médicaments, relevant que les 32% restants concernaient essentiellement les anticancéreux.

Pour rendre ces médicaments disponibles, des facilitations ont été accordées à certains investisseurs, ce qui a permis à une usine de produire des types d’anticancéreux destinés exclusivement aux hôpitaux, a-t-il fait savoir.

Rappelant que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait insisté sur le développement du secteur pharmaceutique, le ministre a salué les efforts déployés pour permettre au groupe SAIDAL de fournir des médicaments de qualité à des prix accessibles.

Après avoir souligné qu' »il n’existe aucune distinction entre les secteurs public et privé », le ministre a fait état de 169 usines privées dans l’industrie pharmaceutique et de « 15 dossiers d’investisseurs privés en cours d’examen depuis le mois dernier au niveau du ministère ».

Il a évoqué certaines mesures prises pour accorder des facilitations aux investisseurs privés, telles que la suspension de l’obligation d’étude de bioéquivalence des médicaments fabriqués localement, assurant « l’accompagnement et l’orientation des nouveaux investisseurs pour la production de médicaments conformes aux normes de qualité ».

Concernant l’usine de production de médicaments dans la wilaya de Sidi Bel Abbes, le ministre a indiqué que cette usine était entrée en production, relevant « certaines réserves concernant son directeur technique ».

Au sujet des médicaments génériques et princeps, M. Aoun a dit que « cette question est soulevée uniquement par les lobbies », soutenant que « le secteur, qui s’emploie à répondre aux besoins du marché national et des médecins, n’est pas au service des lobbies ».

Sur la possibilité d’autoriser des laboratoires privés à contrôler la qualité des médicaments, le ministre a affirmé que « les organismes et les laboratoires publics sont les seuls habilités à effectuer le contrôle ».

 

16 opérateurs autorisés à créer des usines de pièces détachées

 

Par ailleurs, répondant à une question du sénateur Lakhdar Moulay Saadoune concernant l’intégration des entreprises de production de pièces détachées dans la chaîne de production automobile, le ministre a indiqué que cette question était tributaire du lancement des usines de construction automobile, rappelant qu' »il existe actuellement une seule usine d’une marque connue, qui sera inaugurée en décembre prochain, en attendant les usines qui entreront en production l’année prochaine ».

Néanmoins, « cela n’a pas empêché d’accorder des facilitations aux investisseurs dans ce domaine », a-t-il dit, précisant que 16 opérateurs avaient obtenu des autorisations pour la création d’usines de pièces détachées.

A cet égard, il a insisté sur « la nécessité de s’appuyer sur le réseau de sous-traitance et de fournir tous les intrants et les composants, en mettant l’accent sur les pièces en plastique à base de polypropylène », rappelant le projet de création d’une usine pour la production du polypropylène relevant du secteur de l’énergie.

A une autre question du même sénateur concernant le sort des entreprises de textile Elatex et Filab à Oum El Bouaghi, à l’arrêt depuis 2006, le ministre a rappelé la restructuration réalisée en 2011, aboutissant à la création de la Société nationale des industries textiles (filiale du holding GETEX), à laquelle les deux sociétés à l’arrêt ont été rattachées, et les tentatives de relance de leurs activités, en partenariat avec des sociétés étrangères, entre 2017 et 2021.

S’agissant de la zone industrielle d’Aïn Beïda, le premier responsable du secteur a indiqué qu’elle avait bénéficié, au titre de 2023, d’une opération de raccordement aux réseaux de gaz et d’électricité, avec une proposition d’inscription de sa réhabilitation dans le cadre du projet de loi des finances pour l’exercice 2024.

Le ministre s’est en outre montré rassurant au sujet de l’usine de bois d’Aïn Beïda, en faveur de laquelle des mesures ont été prises avec le groupe Divindus pour le renouvellement de ses machines et son développement.

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