Ghaza: Le soutien psychologique à la population doit être une priorité absolue

GHAZA – Le soutien psychologique doit être une priorité absolue et un élément essentiel de l’aide humanitaire à la population à Ghaza, recommande un rapport sur l’impact de la guerre sur la santé mentale publié récemment par le Programme de santé mentale de la communauté de Ghaza (GCMHP).

Intitulé « Neuf mois de guerre contre Ghaza: l’impact sur la santé mentale et la réponse du GCMHP », le rapport appelle aussi à un cessez-le-feu immédiat et durable ainsi qu’à l’accès et la distribution de quantités suffisantes de carburant, d’eau et de nourriture.

Ce rapport est un nouveau défi lancé à la communauté internationale pour qu’elle mette fin à l’inhumanité de cette agression militaire dévastatrice qui menace le futur existentiel des générations palestiniennes.

Rédigé par le personnel du GCMHP qui, depuis octobre 2023, a vu deux de ses trois centres détruits, le troisième endommagé et trois de ses collègues, toutes des femmes psychologues, tuées, le rapport détaille les travaux en cours et les initiatives futures visant à atténuer les souffrances mentales des 2,2 millions d’habitants de Ghaza et l’impact traumatique sur les générations à venir de leur société meurtrie.

Au fil des pages, des survivants du génocide s’adressent, depuis des tentes, des maisons en ruine et des abris temporaires, à des professionnels de la santé mentale, eux-mêmes déplacés et endeuillés comme les patients qu’ils traitent.

Les mots de désespoir, de douleur mentale atroce, de désespoir et deuil, de peur, de panique, de colère, de violence, de cris incontrôlables, d’impuissance, de sentiment d’étouffement, de pensées suicidaires ou de déni sont la substance de la recherche.

Les professionnels du (GCMHP) ont entendu des personnes décrire comment cette guerre est « différente quantitativement et qualitativement dans tous les aspects de la vie, chacun étant témoin de véritables combats de soldats, de scènes violentes répétées de meurtres et de blessures jamais connues auparavant, de la faim, du froid, de la maladie et de déplacements forcés à de multiples reprises ».

Les équipes de ce programme font état de « niveaux élevés de sentiments d’impuissance et de désespoir », ainsi que de symptômes traumatiques complexes, notamment l’isolement social, des adultes déconnectés de leurs émotions, qui ont perdu la capacité de s’exprimer et la confiance en soi.

Les symptômes physiques psychosomatiques sont fréquents, tels que l’essoufflement et les douleurs articulaires et gastriques, ajoute le rapport.

Chez les enfants, les symptômes psychologiques relevés dans ce document comprennent les terreurs nocturnes, les cauchemars, l’énurésie, une nervosité excessive, un attachement intense à la mère, des tremblements constants, des hallucinations, de la colère et un comportement agressif.

« Les enfants assument également de nouvelles responsabilités redoutables liées aux besoins quotidiens des familles en nourriture et en eau, remplaçant les adultes qui ont été arrêtés ou qui sont morts », regrettent les professionnels du GCMHP dans ce rapport.

Le document relève, par ailleurs, que la sécurité et l’espoir sont « les clés de l’avenir », soulignant la nécessité d’un cessez-le-feu durable, la fin de toutes les violations des droits de l’homme et l’élimination des signes visibles qui déclenchent des traumatismes, y compris le déblaiement de tous les décombres dans les rues.

 

 

 

A lire également

Lire également