MADRID – Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, continue d’essuyer de vives critiques au sein de la classe politique, notamment pour sa relation « décevante » avec le Maroc, caractérisée par la « soumission », et son revirement concernant le conflit au Sahara occidental.
Lors d’une session plénière du Congrès mercredi, réservée à la comparution de Pedro Sanchez, le porte-parole de la coalition politique basque EH Bildu, Jon Inarritu, a concédé la nécessité d’avoir « des relations de bon voisinage » avec le Maroc, mais a affirmé que « le prix à payer ne peut pas être l’abandon du peuple sahraoui ».
De son côté, la porte-parole de la Coalition des Iles Canaries, Ana Oramas, a averti qu’avec sa politique avec le Maroc, Sanchez met « de manière irresponsable » l’avenir des îles Canaries, Ceuta et Melilla en jeu.
Le représentant du Parti nationaliste basque (PNV), Aitor Esteban, a, lui, reproché à Sanchez d’être tombé dans le marchandage avec le Maroc sur la question migratoire « au prix de la vente du Sahara occidental », tandis que le leader du parti Mas Pais, Inigo Errejon, a qualifié la politique du chef du gouvernement espagnol avec Rabat de « décevante ».
Pour sa part, la porte-parole de Ciudadanos, Ines Arrimadas, a exhorté Sanchez à expliquer ce qu’il entend « gagner ou éviter » avec sa politique avec le Maroc car, d’après elle, la relation actuelle avec le royaume « ne peut être expliquée sous l’angle de la politique étrangère et de la diplomatie ». De la même manière, elle a soutenu que les décisions de l’exécutif dans ce domaine témoignent d’une « faiblesse » extérieure.
La députée de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), Marta Rosique, a assuré que la seule explication à donner au changement de position de Sanchez concernant le Sahara occidental, était le « chantage » du Maroc, pour éviter que certaines « informations sombres » et même « criminelles » ne soient révélées.
Quant à lui, le leader de Vox, Santiago Abascal, a accusé le président du gouvernement, Pedro Sanchez, de « soumission » et exigé de connaître les « secrets » qui l’unissent aux dirigeants marocains.
Cuca Gamarra, secrétaire générale du Parti populaire (PP), a invité, elle, le chef de l’exécutif à clarifier si le vol de données mobiles comme celui qu’il avait subi via le logiciel espion Pegasus utilisé par le Maroc, avait quelque chose à voir avec son revirement sur le Sahara occidental.
Elle a assuré que Sanchez a « perdu le respect » au Conseil des ministres.
Pour cette raison, elle est convaincue que le 28 mai (date des élections municipales espagnoles) ce sera la fin de la politique du président du gouvernement basée sur le « mensonge », « l’arrogance » et « l’inefficacité ».
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