Covid-19-enseignants : un sit in pour revendiquer l’application du protocole sanitaire

Covid-19-enseignants : un sit in pour revendiquer l’application du protocole sanitaire - Algérie
Covid-19-enseignants : un sit in pour revendiquer l'application du protocole sanitaire

ALGER- Des enseignants affiliés à l’Union nationale des personnels de l’Education et de la Formation (UNPEF) ont organisé, mercredi un sit in à Alger, pour revendiquer « l’application » du protocole sanitaire pour préserver la santé individuelle et collective contre le risque de contamination au nouveau coronavirus après le franchissement du seuil des 1000 cas de contamination en 24 heures ces derniers jours.

Djamel Aliouat, un enseignant de langue française au CEM Makhlouf Zenati (Mohamed Belouizdad) a déclaré à l’APS que les enseignants protestataires ont décidé d’arrêter les cours pour revendiquer « l’application du protocole sanitaire, en raison du manque de produits désinfectants et de moyens de prévention contre le coronavirus enregistrés au niveau de certains établissements ».

M.Aliouat s’est dit favorable à la poursuite des cours en cette conjoncture spéciale, mais exigeait, néanmoins, « la garantie des moyens nécessaires au bon déroulement des cours dans le strict respect du protocole sanitaire ».

Il a suggéré, en outre, « la prise en charge par le ministère de tutelle des frais des tests de dépistage de la Covid-19″, à travers le conventionnement avec des laboratoires d’analyses, en cas de suspicion de cas de contamination parmi le personnel de l’éducation », arguant que « l’enseignant n’est pas en mesure d’assumer les frais du test PCR ou du scanner estimés à plus de 10 000 da ».

« Il est également inadmissible d’assumer la charge de 32 séances hebdomadaires », a-t-il encore souligné. Pour sa part, le professeur Aït Idir Aldja du même établissement a déploré « le manque flagrant » de produits désinfectants et de prévention au niveau de certains établissements éducatifs, affirmant que « l’enseignant se trouve seul face à la pandémie ».

Elle a insisté, en outre, sur l’importance de garantir « les conditions de travail adéquates à l’enseignant » en cette conjoncture exceptionnelle.

Lors d’une tournée de l’APS à travers des établissements éducatifs à Alger, il s’est avéré que le taux d’adhésion à l’appel du syndicat était « mitigé », au moment où un arrêt des cours a été observé dans certains établissements, les cours se poursuivaient normalement dans d’autres.

De son côté, le secrétaire national de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), Benchergui Medjamia, a expliqué que l’organisation du mouvement de protestation  avait été décidée par le Conseil national du syndicat tenu cette semaine,  et ce après les nombreuses protestations des enseignants et la demande de mise en œuvre du protocole sanitaire élaboré par le ministère de l’Education nationale et approuvé par le comité scientifique du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.

A cet égard, il a souligné « le manque » où « l’absence totale » du protocole sanitaire dans certains établissements éducatifs malgré son importance pour la préservation de la santé des enseignants, des élèves et des parents d’élèves, ce qui a conduit -selon lui- à la contamination d’enseignants et la fermeture de certains établissements éducatifs.


Lire aussi :Covid-19: les faibles cas enregistrés en milieu scolaire n’exigent pas la fermeture


A cet effet, il a appelé à la nécessité d’une application stricte du protocole sanitaire pour protéger l’enseignants et la désignation d’un comité médical pour mener une enquête épidémiologique concernant la covid-19, ajoutant qu’il s’est félicité de la réunion tenue hier, mardi, par le Premier ministre Abdelaziz Djerad avec les walis.

Par ailleurs, le professeur Benchergui a appelé à « libérer » les écoles primaires de la gestion des collectivités locales et à soutenir le budget de fonctionnement des collèges et des lycées pour lutter contre ce virus.

Selon lui, le taux de suivi du mouvement de protestation varie d’une wilaya à une autre, atteignant 70% dans certaines wilayas et 40% ou 20% dans d’autres, soulignant que « ces pourcentages importent peu car le plus important c’est d’informer les autorités publiques de ce qui se passe dans les espaces éducatifs ».

Des sources au ministère de l’Education nationale ont déclaré que le mouvement de protestation « n’a pas été suivi au niveau des wilayas », et que le taux de réponse n’a pas dépassé, selon les mêmes sources, les 5% ».

Lors de sa réunion d’hier avec les walis, le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad,  avait chargé ces derniers de « veiller à la mobilisation de brigades de contrôle composées notamment des inspecteurs du corps de l’éducation nationale et les personnels de la santé scolaire pour effectuer un contrôle permanent et rigoureux de l’application du protocole sanitaire dans chaque établissement scolaire et de veiller à la répartition équitable et continue en moyens de prévention et de protection au niveau de ces établissements ».

En outre, M. Djerad a demandé aux walis d’ »impliquer les associations de parents d’élèves dans le dispositif de suivi de la situation sanitaire au niveau des écoles, des collèges et des lycées afin de les mobiliser davantage dans les efforts sensibilisation et de communication sur l’importance du respect des mesures préventives contre la propagation de l’épidémie.

Le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, avait appelé, lors de sorties de terrain, à « respecter rigoureusement » le protocole sanitaire, confirmé sur le terrain la mise en œuvre « stricte » du protocole sanitaire élaboré par le ministère de l’Education nationale et approuvé par le comité scientifique du ministère de la Santé.

A lire également

Lire également