Conférences autour de l’Homme et de la Culture dans la pensée de Malek Bennabi

ALGER- Le cycle de conférences dédiées à la célébration de Malek Bennabi, sous l’intitulé « A l’écoute d’un témoin du siècle », s’est poursuivi mercredi à Alger, avec deux interventions autour des thématiques de l’Homme et de la Culture chez cet illustre penseur, présentées par les professeurs universitaires, Zaïr Aboudihadj, Mohammed Chaouki Zine, Lamouri Alliche et Mouloud Aouimer, devant une faible assistance.

Organisées par le ministère de la Culture et des Arts, les deux communications, accueillies à la salle Malek-Bennabi de la Bibliothèque nationale d’El Hamma, ont été précédées par un court document filmé, dans lequel une des petites filles du penseur présente des lettres d’ordre familial qu’il a lui-même écrites et signées.

Les échanges épistolaires que Malek Bennabi entretenait avec ses proches, ont révélé le sens aigu de la famille dont il jouissait, une des facette dans la vie privée du penseur.

L’universitaire Zaïr Aboudihadj, présentant une communication intitulée, « Philosophie de l’Homme chez Malek Bennabi », a d’abord relevé l’intérêt d’une telle intervention, relatif, explique-t-il, au souci permanent de Malek Bennabi à asseoir une approche qui puisse permettre la « construction » d’individus, en mesure de remplir le rôle de « moteur de développement », faisant remarquer ensuite, l’homogénéité des concepts en relation avec l’Homme, à l’instar de la religion, la philosophie, l’anthropologie, les sciences exactes, les idéologies et autres. 

Selon l’universitaire, Malek Bennabi a dégagé quatre orientations pour ce faire: « la morale », « l’esthétique », « la logique pratique » et « l’orientation artistique et industrielle », soulignant, par ailleurs, la « valeur du travail » chez cet illustre penseur, en citant l’exemple du « paysan aux chaussures pleines de boue », qui dénote du dur labeur, du rapport à la terre et du respect de la tâche, et « surtout pas » d’un être « démuni de savoir-vivre ».

Comparant cette entreprise à l’œuvre d’un sculpteur qui dessine les contours constituant son sujet, le conférencier a rappelé en conclusion, l’aspect multidimensionnel de la pensée bennabienne, en perpétuelle relation avec les sciences sociales et expérimentales et en interaction permanente avec les grands courants de la pensée universelle.

Mohammed Chaouki Zine, prenant le relais, a communiqué sur « La question culturelle chez Malek Bennabi, entre esprit d’inspiration et nécessité d’interrogation », soulignant le constat établi par Malek Bennabi, relatif à la contrainte de la « défaillance culturelle » qui s’oppose à toute idée de « construction d’une réalité sociale ».

Selon le conférencier,l’homme doit contribuer à la construction d’une société saine et équilibrée tout en jouissant de sa liberté de penser et d’agir, comme le préconise Malek Bennabi, « l’individu doit être lié à la société tout en étant libre », à l’exemple, explique l’universitaire, d’une île qui appartient à un continent sans pour autant faire corps avec lui.

Abordant, le concept du « bien social » chez Malek Bennabi, Mohammed Chaouki Zine conclut en expliquant que celui-ci (le bien social) doit être conçu indépendamment de tout crédo théologique ou idéologique, en ce sens qu’on fait œuvre d’un acte bon, parce qu' »il est bon en soi ».  

Deux dernières conférences ont marqué l’après midi de mercredi, traitant des « concepts et de la terminologie » utilisés par Malek Bennabi, présenté par le docteur Lamouri Alliche et des « prémices du renouveau » dans la pensée de l’illustre intellectuel, rendue par Mouloud Aouimer.

Le cycle de conférences célébrant la pensée de Malek Bennabi organisé à Alger les 27 et 28 octobre a pris fin avec la remise des distinctions aux conférenciers.Ouvert le 26 octobre dernier, l’événement littéraire intitulé « A l’écoute d’un témoin du siècle », se poursuit dans les autres wilayas d’Algérie jusqu’au 31 du même mois.

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