Cinémathèque de Tizi-Ouzou: hommage au moudjahid Pierre Chaulet

Cinémathèque de Tizi-Ouzou: hommage au moudjahid Pierre Chaulet

TIZI-OUZOU – Un hommage a été rendu samedi à la cinémathèque « Le mondial » de Tizi-Ouzou au moudjahid Pierre Chaulet à travers la projection du long métrage documentaire « Le Citoyen Pierre Chaulet » de Saïd Mehdaoui, qui retrace le parcours et le militantisme du défunt médecin moudjahid.

Produit en 2023, l’opus de 63 minutes signé Saïd Mehdaoui, projeté à l’occasion de la célébration de la journée du chahid (18 février), revient sur le parcours du moudjahid et son double engagement dans la lutte pour la libération du pays du joug colonial et son implication dans son édification, au lendemain de  l’indépendance.

« L’existence même du film est d’une importance pour moi car c’est le fruit d’un long parcours et d’un grand effort pour vaincre la modestie de Pierre Chaulet qui n’était pas feinte mais une réelle idée d’existence, pour le convaincre de faire ce film », a déclaré M. Mehdaoui, au cours du débat ayant suivi la projection.

Il s’agit d’une œuvre dont l’objectif est « la transmission de la mémoire en héritage. Une mémoire qui est aussi le lieu d’un combat à mener », a-t-il ajouté.

Le film qui s’ouvre sur une scène des funérailles du Professeur en octobre 2012, raconte, à travers des témoignages poignants « le parcours inversé qui lui a permis de sortir de l’impasse de la réalité coloniale pour explorer dans la pratique de nouvelles voies ».

De sa naissance jusqu’à son engagement actif dans la guerre de libération nationale en passant par sa prise de conscience de cette « misère qui n’est pas naturelle mais provoquée par un système colonial qui ne pouvait être renversé que par une action politique », fait ressortir le documentaire. Un parcours qui était « guidé par les seuls principes d’humanité qui l’ont orienté à aller dans le sens de l’Histoire », ont souligné des témoins qui l’ont connu, intervenant dans le long métrage.

Sa découverte de la réalité sociale des algérien et sa rencontre avec des militants du mouvement national et des jeunes scouts ont transformé sa « sympathie diffuse en convictions » et en « un désir d’engagement » qu’il manifesta dès les années 1950.

Epoque à laquelle il se lia d’amitié avec plusieurs futurs dirigeants de la Révolution dont, entre autres, Saad Dahleb, Benyoucef Benkhedda, et plus tard Abane Remdane, Mohamed Boudiaf, Frantz Fanon, Larbi Ben Mhidi et Krim Belkacem.

Au déclenchement de la guerre de libération, il s’engagea en compagnie de son épouse Claudine Guillot, dans les réseaux de soutien et de collecte et s’attèla à la formation d’infirmiers.

Arrêté pour ses activités et expulsé vers la France en février 1957, il retrouva ses frères de combat en Tunisie et intégra l’organe de la Révolution El Moudjahid, aux côtés de Rédha Malek et Mhamed Yazid.

Le film revient, également, sur l’engagement de Pierre Chaulet, au lendemain de l’indépendance, dans l’édification du système de santé national et, notamment, dans la lutte contre la tuberculose qui sévissait alors, conséquence, entre autre, de la nuit coloniale.

« Son engagement et sa motivation n’étaient pas que scientifique », a souligné, à ce propos, Nadia Ait Khaled qui était une de ses élèves dans les années 1960 à l’ouverture de l’école de médecine dont il était l’un des fondateurs.

La projection, organisée par la cinémathèque locale et le centre algérien de développement du cinéma (CADC), a été suivie d’un débat fructueux qui a embrassé les questions de mémoire et d’engagement.

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