Centre de protection de l’enfance-filles de Batna : La formation donne de l’espoir aux pensionnaires

BATNA – Les sessions de formation nouvellement lancées au centre de protection de l’enfance pour filles de la ville de Batna, en coordination avec la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM), donnent de l’espoir aux pensionnaires en un lendemain meilleur.

Approchées par l’APS, ces mineurs en danger (dont des délinquantes âgées entre 15 et 17 ans originaires de plusieurs wilayas) dirigées vers le Centre sur ordonnance judiciaire, ont affirmé que leur vie qui était jusque-là routinière, a désormais un objectif et un sens après que le vide ait laissé place à la vitalité et l’activité.

Selon des pensionnaires, les deux premières sessions consacrées à la cuisine (salés et pâtisseries) et sanctionnées par des diplômes ont été réussies surtout qu’elles ont coïncidé avec le Ramadhan et ont été, de ce fait, motivantes pour entrer en cuisine et mettre à exécution leur savoir- faire en participant à la préparation des repas de f’tour.

Pour Chehrazed, Oumaïma, Sara et autres compagnonnes, rassemblées à la salle des travaux manuels du Centre autour du métier à tisser (Sedaya) pour leur première leçon de tissage traditionnel du tapis, sortir du Centre avec un métier et un diplôme en main constituera une source d’énergie pour affronter les difficultés de la vie et entreprendre un nouveau départ dans lequel elles ne comptent que sur elles-mêmes.

Bien que la nouvelle expérience ait paru pour certaines d’entre elles d’emblée difficile, leur attention a été rapidement captée par les explications initiatrices données avec passion par l’artisane Habida Benzeghina qui leur a assuré avoir lancé un investissement réussi dans cette activité.

« En tant qu’artisanes, nous sommes ici pour vous apprendre des métiers sanctionnés par des diplômes reconnus par l’Etat. Il revient ensuite à vous de choisir celui qui convient à vos ambitions et au projet que vous lancerez pour redémarrer vos vies », leur a lancées cette même artisane.

Les jeunes présentes sont aussitôt entrées en symbiose avec leur enseignante, oubliant, pour un moment, les problèmes qui les avaient conduites vers ce centre fermé, et montrant un désir d’apprendre des métiers nouveaux (cuisine, pâtisserie, couture, coiffure) susceptibles de leurs ouvrir de nouvelles perspectives.

 

L’initiative a permis aux mineures d’appréhender positivement leur avenir

 

Spécialiste en psychologie clinique du centre, Dr Anfel Meguelati a assuré que cette initiative a amené ces mineures à appréhender leur avenir d’une manière plus positive et chacune d’elles a désormais un objectif dans sa vie qui lui fait oublier ses problèmes passés tout en envisageant le lendemain avec optimisme et confiance.

« Plus encore, ces ateliers qui rentrent dans le cadre de la thérapie par le travail, ont brisé le vide qui dominait le quotidien de ces mineures devenues ainsi actives et pleines de vitalité, facilitant même notre travail avec elles », a ajouté cette spécialiste.

« Ce changement de comportement a révélé en outre, a-t-elle dit, leur potentiel, générant une forte dynamique au sein du groupe et focalisant l’intérêt de chacune d’elles pour l’atelier de son choix ».

Pour la directrice du Centre, Adjiba Boubidi, la situation de ces mineures à l’intérieur du centre « s’est nettement améliorée, devenant plus sereines à la faveur de cette expérience qui a été concrétisée, dans le cadre d’une convention de coopération signée avec la Chambre de l’artisanat et des métiers de Batna, en février passé ».

L’objectif de ces formations est de permettre aux 13 pensionnaires du Centre d’acquérir des métiers et des attestations qui favoriseront leur insertion effective au sein de la société, a-t-elle noté.

« Notre ambition, après le bon accueil de ces ateliers, est de développer ces activités au sein de centre pour rendre ses pensionnaires productives », a déclaré la même cadre qui a indiqué que le début a été la plantation au sein du centre d’oliviers, de noyers et d’amandiers en coordination avec la Conservation des forêts et les Scouts musulmans algériens.

De son côté, le directeur de wilaya de l’Action sociale et de la Solidarité, Mohamed Lamine Rehaïlia, a affirmé l’importance de mettre en place les conditions propices pour la pérennité et le développement de pareilles initiatives.

Pour sa part, El Ayach Kearba, directeur de la Chambre de l’artisanat et des métiers, a exprimé la « pleine disponibilité » de la Chambre à accompagner l’administration du Centre et les responsables du secteur, et assurer une formation de qualité aux pensionnaires du Centre.

A lire également

Lire également