Appel au dépistage précoce des facteurs de risque et causes de la cécité

ALGER- Le chef de service ophtalmologie à l’Etablissement hospitalier Mustapha Pacha, Pr. Ourida Ouhadj a affirmé, jeudi à Alger, que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), la cataracte, la rétinopathie diabétique et le glaucome sont parmi les pathologies qui entraînent la cécité, ce qui requiert leur prise en charge précoce.

Lors d’une rencontre scientifique, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la vue, la spécialiste a relevé, sur la base d’une étude réalisée par le ministère de la Santé au cours des dernières années, « la prévalence de quatre pathologies affectant les yeux et entraînant la cécité, à savoir, la cataracte notamment chez la catégorie d’âge de 40 ans et plus (13,8 %), la rétinopathie diabétique (2,4%), la DMLA (2,1 %), ainsi que le glaucome (4,6%) ».

Pr. Ouhadj a rappelé, à l’occasion, les engagements de l’Algérie depuis octobre 2009 et la signature de la Déclaration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « Vision 2020 » pour l’élimination des principales causes de la cécité.

La spécialiste a focalisé, dans son intervention, sur deux pathologies oculaires qui causent la cécité en Algérie, à savoir la DMLA et la rétinopathie diabétique.

Pour la DMLA, Pr Ouhadj a indiqué que les symptômes se manifestent à travers des troubles de vision, l’apparition de lignes ondulées et d’une tâche noire au centre de la vision, ce qui empêche la personne atteinte de faire ses activités quotidiennes convenablement.

Outre les facteurs génétiques, l’intervenante a cité parmi les facteurs de risque de la DMLA, celui de l’âge avec un taux de 1% notamment chez la catégorie des 55 ans, avec l’augmentation du risque d’un tiers à l’âge de 75 ans, en sus  des facteurs environnementaux, comme le tabagisme et l’obésité, a-t-elle expliqué.

Selon la spécialiste, il existe deux formes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA): la première est la forme atrophique (ou sèche) correspondant à une atrophie de la macula, et peut se développer avec le temps et provoquer une exsudation (saignements) à mesure que la personne prend de l’âge. Il n’existe que des traitements préventifs dans ce cas, précise Pr. Ouhadj.

La deuxième forme est la forme néovasculaire (exsudative ou humide), provoque une diminution sévère de l’acuité visuelle et une exsudation (saignement des vaisseaux et œdèmes), a-t-elle souligné, précisant que cette forme peut être traitée et le patient atteint peut guérir.

S’agissant de la rétinopathie diabétique qui apparaît chez les diabétiques en raison de l’instabilité de la maladie, la spécialiste a insisté sur la nécessité de faire un fond d’œil pour la prise en charge précoce de la maladie.

A cette occasion, Pr. Ouhadj a relevé la nécessité de maintenir la stabilité du diabète et de l’hypertension artérielle afin d’éviter la destruction par ces deux maladies, des veines oculaires, et partant éviter la cécité, regrettant qu’une catégorie de personnes actives soit exposée à cette maladie qui les empêchent parfois d’atteindre l’âge de la retraite.

Quant au traitement, elle a précisé que toutes les maladies à l’origine de la cécité sont bien prises en charge, en fournissant les médicaments indiqués notamment pour les cas nécessitant un traitement précoce.

Par ailleurs, elle a mis en garde contre l’utilisation excessive par les enfants des outils technologiques tels les téléphones portables et les micro-ordinateurs, qui entraînent des troubles neurologiques et visuels, appelant les parents à opter pour les moyens pédagogiques afin de protéger les enfants de la dépendance à ces outils.

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