L’instruction a été donnée lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, tenue dimanche par visioconférence, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République.
Le Chef de l’Etat a ainsi donné des instructions précises en faveur de la relance des activités de prospection des réserves non exploitées à travers des études précises et documentées.
Il a rappelé, dans le même cadre que de nombreux gisements existent à cet effet aussi bien sur le territoire national qu’au large des côtes, en off-shore, où les potentialités sont réelles comme l’indique le travail de prospection déjà réalisé.
Le Président de la République a souligné qu’un autre axe de travail devrait être organisé dans le secteur autour de la récupération des réserves existantes pour parvenir à relever, à brève échéance, le taux de récupération au-delà de 40%.
Le Chef de l’Etat a ordonné dans le même sillage qu’au premier trimestre 2021, devrait être arrêtée toute importation de carburant et de produits de raffinage.
S’agissant du secteur des Mines, le Président de la République a donné des instructions concernant l’exploitation optimale et transparente de toutes les potentialités minières dont dispose le pays et des richesses naturelles nationales.
Il a insisté particulièrement sur la mise en exploitation, dans les plus brefs délais, de la mine de fer de Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, du gisement de Zinc et plomb d’Oued Amizour (Béjaia) et sur la relance du projet de fabrication de produits phosphatés à El Aouinet (Tebessa).
Le Président de la République a également demandé d’établir immédiatement la carte géologique de tous les gisements exploitables en terres rares, en tungstène, en phosphates, en barite et autres matériaux tout en encourageant la confection des textes autorisant l’exploitation des gisements aurifères de Djanet et de Tamanrasset par les jeunes, pour la partie non exploitable industriellement, et lancer un partenariat, pour les grands gisements.
D’autres décisions ont été prises, par ailleurs par le Président de la République, relatives au secteur de l’énergie concernant la poursuite des processus de raccordements locaux, notamment ceux des exploitations agricoles pour renforcer la production et créer des emplois.
Il a également décidé le transfert de la réalisation de la ville de Hassi Messaoud au ministère de l’Habitat et la remise de l’Institut Algérien du Pétrole (IAP) sous l’autorité du ministère de l’enseignement supérieur.
Accélérer la réforme financière pour économiser 20 mds USD en 2020
Par ailleurs, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a instruit le gouvernement d’accélérer la réforme financière, à travers plusieurs mesures qui permettraient à l’Etat d’économiser 20 milliards de dollars à la fin de l’année en cours.
Outre ces économies escomptées, le ministre des Finances, M. Aïmen Benabderrahmane, a annoncé, lors de la réunion, que le pays était prêt à injecter « immédiatement » pour l’investissement et la relance économique l’équivalent de 1.000 milliards de dinars, auxquels s’ajoutent 10 milliards de dollars « disponibles », une annonce accueillie avec satisfaction par le président Tebboune.
Ces montants s’ajouteront aux « économies susceptibles d’être faites » sur les dépenses inhérentes aux services et autre études, souligne un communiqué de la Présidence de la République.
Ils viendront également en appui aux mesures visant « l’élimination de la surfacturation » et la « récupération de l’argent disponible dans le marché informel », selon le communiqué.
Parmi les axes de la réforme financière, dont l’accélération devrait faire économiser au pays 20 milliards de dollars en 2020, M. Tebboune a insisté sur la réforme bancaire, fiscale et douanière, la maitrise des importations et la récupération de l’argent de l’informel.
Il a ainsi donné des instructions à l’effet d’accélérer la réforme du système bancaire qui devient, selon lui, « plus urgente que jamais », d’accorder une attention toute particulière à la numérisation et à la modernisation des secteurs des impôts, du cadastre et des douanes et de poursuivre le processus de mise en place de la finance islamique pour dynamiser la collecte de l’épargne et créer de nouvelles sources de crédits.
Il a également instruit les départements concernés de réduire le niveau des importations notamment les services et le transport maritime de marchandises, pour préserver les réserves de changes, et de récupérer l’argent disponible dans le marché informel pour le réintégrer dans le circuit officiel.
Il a enfin donné des instructions pour la récupération, dans les réserves d’or du pays, des fonds gelés depuis des décennies au niveau des douanes et des saisies au niveau des ports et des aéroports, pour les intégrer aux réserves nationales.
Accélérer la mise en production de 40 nouvelles unités pharmaceutiques
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a donné, également, instruction pour accélérer la mise en production d’une quarantaine de nouvelles unités de production pharmaceutique.
Il a aussi donné instruction pour que soit placées, avec effet immédiat, toutes les unités de production pharmaceutique et parapharmaceutique sous la tutelle du ministère de l’Industrie pharmaceutique.
Il a, dans le même cadre, enregistré avec satisfaction l’annonce faite par le ministre du secteur d’arriver à l’horizon 2021 à économiser près d’un milliard de dollars d’importation de produits pharmaceutiques.
M. Tebboune a instruit, par ailleurs, le ministre de l’Industrie pharmaceutique à l’effet d’amorcer rapidement la mise en œuvre du programme arrêté en donnant la priorité à l’entrée en production des unités déjà prêtes et favoriser ainsi le développement d’une industrie pharmaceutique orientée vers la satisfaction des besoins nationaux, à hauteur de 70% au moins, mais également qui soit capable de dynamiser, à brève échéance, le secteur des exportations.
Ordre de promulguer les cahiers des charges relatifs à l’industrie avant le 22 juillet
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a ordonné la promulgation, avant le 22 juillet en cours, des cahiers des charges relatifs à l’industrie automobile, à l’électroménager et aux pièces détachées ainsi qu’à l’importation des véhicules et d’usines usagées.
A cet effet, M. Tebboune « a instruit le ministre de l’industrie à l’effet de libérer les cahiers des charges avant le 22 juillet, concernant le secteur de la construction automobile, la production d’électroménagers, la production de pièces détachées, l’importation de véhicules neufs et l’importation d’usines usagées », a indiqué un communiqué de la présidence de la République.
Dans ce sens, le Président a souligné que le cahier des charges relatif à l’importation des véhicules neufs doit intervenir « obligatoirement » avec la mise en place d’un réseau de service après-vente au niveau de tout le territoire national, géré par des professionnels du secteur.
Le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, avait expliqué récemment que le cahier des charges fixant les conditions et modalités d’exercice des activités de concessionnaires de véhicules neufs, exigera, outre la possession des capacités nécessaires pour exercer cette activité notamment en matière de showrooms, d’ateliers de services après-vente et du personnel qualifié, d’avoir au préalable une commande du client avant de lancer l’opération d’importation.
Quant au nouveau cahier de charges relatif à l’activité de production de véhicules, il aura pour objectif principal d’asseoir une véritable industrie mécanique en Algérie, en exigeant un niveau minimum d’intégration de composantes locales de 30% ainsi que la fabrication de la carrosserie localement, selon le ministre.
Electroménagers: libérer les opérateurs avec un taux d’intégration de 70%
S’agissant de la feuille de route pour la relance et le développement du secteur de l’industrie, M. Tebboune a observé, lors du conseil des ministres, « avec regret », qu’on continue à accorder encore trop de temps au secteur marchand de l’Etat, lequel a connu plusieurs réformes sans donner de résultats probants, alors qu’il ne représente guère plus de 20% du secteur industriel global du pays au détriment de 80% du secteur.
Le Président Tebboune a ainsi ordonné de libérer les entreprises du secteur de l’électroménagers qui présentent un taux d’intégration de 70%, donner la priorité aux secteurs de la transformation, donner la même priorité aux start-ups et passer jusqu’au système déclaratif pour leur création.
Ainsi, le registre de commerce ne sera exigé que lorsque la création aura été réalisée.
Dans le volet investissement, il a ordonné la mise en place, « dans les plus brefs délais », d’un vrai guichet unique qui aura toute l’autorité pour engager et guider les investissements au lieu et place des anciennes structures.
Le Président Tebboune a, d’autre part, instruit le ministre des Affaires étrangères, en accord avec le ministre de l’Industrie, de prospecter auprès des partenaires européens pour l’acquisition d’unités de production usagées qui doivent impérativement remplir les conditions de fonctionnement avec les intrants locaux, dont l’âge ne dépasserait pas les cinq (5) ans et qui soient directement opérationnelles.
Pour rappel, il est autorisé, à l’exception des équipements de transport de personnes et de marchandises, le dédouanement pour la mise à la consommation, les chaînes et équipements de production rénovés, et ce, en vertu de la loi de finances complémentaire pour l’année 2020. APS
Le président Tebboune interdit l’importation de blé dur