Pillage : Le Britannique GeoEx vend les données sismiques de l’offshore sahraoui

Pillage : Le Britannique GeoEx vend les données sismiques de l’offshore sahraoui

ALGER- La compagnie britannique Geoex tente de vendre des données sismiques recueillies sur le fond marin du Sahara occidental occupé en violation du droit international, déplore l’observatoire des ressources du Sahara occidental (Western Sahara Ressource Watch).

En 2017, la société britannique GeoEx a mené une exploration sismique massive au large des côtes du Sahara occidental occupé et du Maroc. L’étude comprend 14.986 kilomètres de données sismiques combinées.

Selon Western Sahara Ressource Watch, les cartes publiées sur le site web de la compagnie suggèrent qu’environ 40% de la totalité de l’étude, soit environ 5.800 kilomètres, a été réalisée au large du Sahara occidental.

Toutefois, sur son site Web et dans son marketing externe, GeoEx indique systématiquement que les données ont été collectées au « Maroc ».

Pour l’interprétation et la cartographie des données, GeoEx s’est associé à deux autres sociétés britanniques : Subsurface Resource Consulting (SRC) et Bridgeporth Limited.

GeoEx indique qu’un « atlas de l’interprétation » des données sera disponible à partir du  troisième trimestre de 2019.

Ces derniers mois, la société britannique a intensifié ses initiatives pour vendre son jeu de données controversé.

L’observatoire condamne les entreprises impliquées dans la commercialisation d’opportunités pétrolières au Sahara occidental alors que le territoire reste sous occupation marocaine.

« Ces sociétés n’ont jamais obtenu la permission du peuple du Sahara occidental d’effectuer ou d’analyser la géologie de leur territoire.

S’associer à la puissance occupante dans cette entreprise sabote les efforts de paix de l’ONU », dénonce Sylvia Valentin, présidente de Western Sahara Resource Watch.

Sylvia Valentin affirme que « le Maroc n’a pas le droit de demander à GeoEx ni à aucune autre société de collecter des données ni de signer des licences pétrolières au large du Sahara occidental », soulignant que les clients qui décident de s’engager dans l’exploration pétrolière dans le territoire occupé seront certainement confrontés aux protestations des propriétaires de ce fond marin, à savoir le peuple du Sahara occidental.

L’observatoire exhorte « les entreprises concernées à respecter le droit international et à soutenir le processus de paix des Nations Unies en ne vendant pas de données sur le Sahara occidental ».

Il a également lancé un appel aux clients potentiels à prendre  connaissance des efforts de paix des Nations Unies sur le territoire et des règles relatives aux accords commerciaux internationaux couvrant le territoire.

Et rappelle qu' »aucun Etat au monde, ni l’ONU ni la Cour de justice de l’Union européenne, ne reconnaît le Sahara occidental comme une partie du territoire national du Maroc ».

La collecte de ces données sismiques ont été réalisées en violation du droit international, relève l’observatoire rappelant la position de l’ONU exprimée en 2002 qui considère « illégale » toute exploration pétrolière au Sahara occidental, réalisée sans l’accord du peuple du territoire.

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