Ghaza: 29 ONG alertent sur la réduction de la zone dite « humanitaire » à moins de 10%

GHAZA – La zone dite « humanitaire » représente désormais moins d’un dixième de l’enclave palestinienne, ont alerté mercredi 29 ONG internationales, dénonçant une nouvelle réalité opérationnelle à Ghaza.

« Les derniers ordres de déplacements forcés ont touché de nombreux secteurs à l’intérieur de cette zone, réduisant sa taille de 12,6% à moins de 10% de la bande de Ghaza », ont précisé ces ONG dans un nouveau rapport sur les « entraves à l’aide humanitaire » à Ghaza.

Alors que le mois de juillet a été marqué par la plus faible quantité d’aide entrant dans la bande depuis le début de l’offensive militaire, les ONG doivent désormais faire face à de nouvelles restrictions: moins d’aide autorisée à rentrer et de plus en plus d’ordres de déplacements forcés émis par l’occupant sioniste à l’intérieur de la zone pourtant dite « humanitaire ».

« En août, 16 ordres de déplacements forcés de l’armée sioniste ont poussé les civils et les travailleurs humanitaires dans une zone de plus en plus réduite. Elle est maintenant inférieure à 36,5 km² », ont ajouté dans ce rapport publié mercredi.

Les ONG ont déploré le déplacement forcé de plus de 250.000 personnes durant le mois d’août, affirmant que leurs opérations ont été « sévèrement impactées » par ces ordres d’évacuation.

Selon Mahmoud Isleem, responsable des opérations de Médecins du Monde en Palestine, cité dans le rapport, « l’armée (de l’entité sioniste) asphyxie un peu plus tous les jours la population ghazaouie en imposant des restrictions à l’aide humanitaire allant à l’encontre du droit international humanitaire ».

Pour ces ONG, avec la résurgence d’épidémies comme la polio, ces restrictions sont d’autant plus inhumaines qu’elles empêchent les populations d’avoir accès aux soins médicaux urgents et aux biens de première nécessité comme de la nourriture ou de l’eau potable.

Détaillant les restrictions accrues imposées aux ONG internationales, le rapport cite le manque de mesures concrètes pour protéger les travailleurs humanitaires dans la bande de Ghaza. Les ONG affirment que l’entité sioniste a mis en place deux dispositifs qui ne garantissent en réalité aucune sécurité aux travailleurs humanitaires, assurant qu’elles prennent des risques sans précédent pour acheminer l’aide.

Le premier, « la soi-disant ‘zone humanitaire’, n’a aucun fondement juridique et ne fournit aucune sécurité en raison des attaques répétées à l’intérieur de cette zone », relève le rapport, soulignant que le second: « le système de notification humanitaire permettant aux organisations d’informer les forces sionistes de leurs positions et déplacements, n’offre également aucune protection réelle vu les frappes sionistes répétées sur des sites notifiés, y compris des locaux d’ONG internationales ».

Relevant l’augmentation des ordres de déplacements forcés au sein de la zone unilatéralement désignée par l’entité sioniste comme « humanitaire », les ONG craignent que cette zone soit davantage réduite et puisse bientôt être divisée en deux zones distinctes, isolant les civils et coupant encore plus l’aide à ceux qui en ont désespérément besoin.

« En outre, cette zone ne garantit pas à la population d’être à l’abri des opérations militaires », regrettent les ONG, déplorant également une restriction forcée des opérations humanitaires en raison de l’obligation de se déplacer continuellement suivant les ordres d’évacuation.

Le rapport dénonce également la « restriction sévère » sur l’acheminement des produits de première nécessité autorisés à entrer dans la bande de Ghaza, s’interrogeant sur « l’intention réelle » de ces restrictions lorsqu’elles incluent les couches et les antibiotiques.

« Les ONG internationales signataires exhortent la communauté internationale à prendre des mesures pour garantir un cessez-le-feu immédiat et durable afin de protéger les civils et veiller à ce que l’aide vitale puisse parvenir à toutes les personnes dans le besoin, et ce sans compromettre la sécurité du personnel humanitaire », conclut le rapport.

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