ZLECAF: une stratégie nationale dédiée à l’intégration intra-africaine en cours d’élaboration

ZLECAF: une stratégie nationale dédiée à l’intégration intra-africaine en cours d’élaboration

ALGER – L’Algérie se prépare au lancement effectif de l’accord portant création de la zone de libre échange commercial africain (ZLECAF) prévu en juillet 2020 à travers l’élaboration d’une stratégie nationale dédiée à l’intégration intra-africaine.

Intervenant lors des travaux de la conférence nationale sur les enjeux de la zone de libre échange commercial africain (ZLECAF) et la stratégie nationale adaptée en la matière, le ministre du Commerce, Said Djellab, a indiqué que « cette rencontre n’est que le début d’un processus qui devra se poursuivre à travers tout un programme de travail avant d’aboutir à l’élaboration d’une stratégie nationale spécifique à l’implication de l’Algérie dans la ZLECAF ».

Soulignant que cette stratégie sera une des déclinaisons de la politique économique de l’Algérie, le ministre a rappelé que « l’un des cercles naturels d’intégration économique demeure l’Afrique, qui continue à constituer un objectif majeur de la politique de coopération algérienne ».

Présents aux panels tenus dans le cadre de cette rencontre, à laquelle, des ministres algériens, africains, des ambassadeurs et représentants d’institutions africaines, ainsi que des experts et universitaires nationaux et étrangers ont pris part, plusieurs experts ce sont penchés sur les grands axes que devrait prendre en compte cette stratégie.

Dans ce sens, l’expert, Zoheir Benhamouche, a insisté sur la nécessité d’agir sur les contraintes spécifiques aux entreprises algériennes à l’export, entres autres, le risque des non-paiements, la logistique, accès aux sources de devises, l’accès aux crédits destinés à l’investissement, ainsi que le rapatriement des dividendes des marchés africains vers l’Algérie.

Il a également appelé à mettre les exportations algériennes vers l’Afrique comme axe majeur d’un nouveau modèle de développement de l’économie nationale, indiquant que l’Afrique représente moins de 0,3 % des exportations et 0,8 des exportations algériennes.


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Pour sa part, le président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, s’est félicité des efforts consentis par l’Algérie en faveur de l’intégration intra-africaine, estimant que le pays dispose du potentiel humain et matériel pour conquérir le marché africain, notamment à travers une stratégie nationale en la matière.

Dans son intervention lors des travaux de la Conférence, la directrice du Bureau de la commission économique pour l’Afrique en Afrique du Nord, Mme Lilia Hachem Naas, a qualifié l’accord de la création de la ZLECAF d’une avancée « significative » pour l’intégration intra-africaine, soulignant que cette zone offre à ses pays de relever les défis majeurs comme celui de la création d’emplois, la diversification de l’économie, ainsi que la réalisation des objectifs de la croissance selon des agendas bien définis.

La ZLECAF, a-t-elle ajouté, permettra également l’industrialisation, le développement et la transformation structurelle du continent, précisant que l’Algérie sera parmi le groupe des 27 Etats africains qui participent à la Gouvernance de cette zone de libre-échange, ajoutant que l’établissement d’une stratégie vis-à-vis de la ZLECAF constitue « une étape essentielle » pour le pays afin tirer le meilleur profit de cet accord.

La conférence a constitué une occasion d’échanger sur les perspectives et les aspirations des pays africains de la ratification de l’Accord commercial global à travers lequel s’effectue l’échange des biens et des services, l’investissement, les droits de la propriété intellectuelle et la politique de concurrence sans restrictions entre les pays membres de l’Union africaine (UA) en vue de renforcer le commerce intra-africain, suivant la logique de l’intérêt mutuel.

Plusieurs ministres algériens ont pris part à cette conférence, dont celui des affaires estrangères, Sabri Boukadoum, de l’Energie, Mohamed Arkab, de l’Agriculture, Cherif Omari, de l’Industrie, Mme Djamila Tamazirt, celle de la Poste et des TIC, Mme Houda Feraoun, ainsi que le P-DG de Sonatrach, Rachid Hachichi.


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Le ministre de l’intégration africaine du Mali, Baber Gano, le ministre du Commerce du Niger, Sadou Seydou, le ministre du Commerce de la Tunisie, Amar El Bahi, le commissaire au Commerce et à l’industrie de la Commission Africaine, Albert Muchanga, la directrice du Bureau de la commission économique pour l’Afrique en Afrique du Nord, Mme Lilia Hachem Naas, ainsi que plusieurs ambassadeurs africains étaient élégamment présents.

A l’issue de la conférence, le ministre du Commerce, a annoncé qu’à la lumière des échanges tenus à la Conférence, un groupe de travail constitué d’experts, d’académiciens, d’opérateurs économiques, ainsi que des responsables du secteur, sera mis en en place éminemment afin d’élaborer une feuille de route qui servira d’une plateforme de travail en prévision de la mise en place d’une stratégie nationale dédiée à l’intégration intra-africaine.

La ZLECAF est une zone géographique dans laquelle les biens et les services circulent sans restriction entre les Etats membres de l’Union Africaine (UA).

L’accord portant création de la ZLECAF a été signé par 44 pays africains lors de son lancement en mars 2018 à Kigali (Rwanda). Cet accord est entré en vigueur le 30 mai 2019.

Cet espace constitue un marché de 1,2 milliard de consommateurs et un produit intérieur brut (PIB) combiné de 2.500 milliards de dollars et un potentiel commercial estimé à plus de 3.000 milliards de dollars.

La ZLECAF devrait être effectivement opérationnelle à partir de juillet 2020.

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