L’écrivain algérien Yasmina Khadra a lancé un appel au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’invitant à intervenir pour obtenir la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plusieurs mois.
Dans une déclaration faite à l’Agence France-Presse le mercredi 4 juin, lors d’un entretien téléphonique depuis Alger, Khadra a précisé :
« J’ai rencontré le président Tebboune la semaine dernière. Nous avons abordé plusieurs sujets, et j’ai tenu à évoquer la situation de Boualem Sansal. J’ai insisté sur la nécessité de le libérer dans les plus brefs délais. »
Il a ajouté :
« Tout ce que je souhaitais, c’était lui demander directement de permettre à Sansal de retrouver sa liberté. Le président m’a écouté avec attention. J’ai simplement accompli mon devoir d’écrivain. »
« S’il existe la moindre chance, il faut la saisir. Il ne faut pas oublier que Boualem est gravement malade. »
Boualem Sansal : une figure controversée au cœur des tensions franco-algériennes
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 75 ans, est incarcéré en Algérie depuis novembre 2024. Il a été condamné en mars 2025 à cinq ans de prison pour « atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie », suite à des déclarations controversées sur les frontières algériennes lors d’une interview accordée à un média français d’extrême droite .
Cette affaire a suscité une vive réaction en France. Le président Emmanuel Macron a exprimé son inquiétude quant à la détention de Sansal, la qualifiant d' »arbitraire », et a appelé à sa libération, soulignant que le maintien en détention d’un homme gravement malade n’était pas à la hauteur de l’Algérie .
francetvinfo.fr
En Algérie, les autorités considèrent que les propos de Sansal remettent en cause la souveraineté nationale. Le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié l’écrivain d' »imposteur » envoyé par Paris, affirmant qu’il ne connaissait pas son identité et remettait en question l’intégrité du territoire algérien .
awras.net
L’affaire Sansal illustre les tensions persistantes entre la France et l’Algérie, exacerbées par des différends sur des questions historiques et diplomatiques. Elle soulève également des préoccupations concernant la liberté d’expression et le traitement des voix dissidentes dans les deux pays.
« J’ai fait mon devoir d’écrivain » : Yasmina Khadra interpelle Tebboune sur l’affaire Sansal