Vers la révision du circuit de commercialisation du lait pour une distribution équitable

 

ALGER- Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani a déclaré, jeudi à Alger, que son département comptait revoir le circuit de commercialisation du lait subventionné pour venir à bout de la pénurie de cette matière essentielle dans certaines régions.

Répondant aux interrogations des députés los d’une plénière consacrée aux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN) concernant la pénurie de cette matière essentielle dans certaines communes, M. Hemdani a indiqué que son département ministériel comptait revoir le circuit de commercialisation de lait, en prenant en compte les spécificités des régions éloignées et les capacités de production des laiteries à travers toutes les communes.

Le ministère aspire à réduire les distances aux distributeurs pour faire baisser les coûts de distribution, tout en évitant d’ouvrir des laiteries rapprochées dans un même lieu, a-t-il précisé.

M.Hamdani a salué les démarches du ministère visant à encourager la création d’exploitations pour l’élevage bovin et la création de laiteries, soulignant que les entreprises publiques bénéficient de parts considérables de poudre de lait destinée au lait subventionné qui se vend au prix de 25da/sachet.

Dans ce contexte, le ministre a rappelé les mesures d’urgence prises par l’Etat pour satisfaire les besoins du marché, à travers ‘approvisionnement des laiteries par l’Office national Interprofessionnel du Lait et des produits laitiers (ONIL) en quantités considérables de poudre de lait des laiteries publiques et privées pour satisfaire les besoins du marché.

Le secteur, via l’ONIL, avait mis en place durant le mois de ramadhan dernier qui a coïncidé avec la propagation du coronavirus, plusieurs mesures pour approvisionner 15 laiteries publiques et 102 laiteries privées en matières essentielles pour couvrir la demande sur cet aliment nécessaire, a-t-il rappelé.

Le Groupe Giplait, a-t-il expliqué, a approvisionné les laiteries publiques en une quantité supplémentaire de poudre de lait, estimée à 1.500 tonnes, compte tenu de l’augmentation de la demande sur le lait durant ce mois, ce qui a permis d’accroitre la production de 30%, à partir de la première semaine de Ramadan et de l’ouverture de 90 points de vente.

Il a également fait état de la mobilisation de quantités supplémentaires, estimées à 900 tonnes, lors de la rentrée sociale au profit des laiteries publiques.

 

 Un comité interministériel pour contrôler la distribution de la poudre de lait

 

 Afin de mettre un terme à la spéculation sur ce produit subventionné, le ministre a fait savoir que le comité mixte de contrôle de la distribution de lait, composé de représentants des directions du commerce et des services agricoles et de l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (ONIL), a doublé les sorties d’inspection en vue de limiter le transfert de la matière de base entrant dans la production de fromages et d’autres produits.

Dans ce contexte, il a fait état de l’existence de plusieurs dépassements par les laiteries ainsi que les détaillants sur l’ensemble du territoire national, relevant la prise de mesures juridiques à l’encontre des opérateurs qui ont violé les termes de l’accord conclu avec l’ONIL, un accord interdisant l’utilisation de la poudre de lait dans la production d’autres produits tels le fromage et les produits laitiers.

Le ministère a tracé des programmes de développement spéciaux pour la promotion de la filière Lait et la réduction de la facture d’importation et ce en encourageant la production du lait frais et son intégration dans le lait pasteurisé, a souligné le ministre.

Pour ce qui est des impôts qui « pèsent sur les agriculteurs » en cette conjoncture exceptionnelle marquée par le stress hydrique et la crise sanitaire, le ministre a fait savoir qu’il plaidait pour l’annulation des impôts aux agriculteurs, estimant que « l’agriculture n’est pas une activité commerciale ».

Répondant à une question sur les conditions d’octroi aux investisseurs privés de terrains relevant aux domaines de l’Etat, M. Hemdani a précisé « dans le cadre du plan national du développement agricole et rural, il est autorisé aux citoyens d’exploiter les domaines forestiers en vue de la mise en valeur des terres arides, la plantation d’arbres fruitiers ainsi que l’élevage de bétail, conformément à un cadre juridique définissant les conditions et les modalités d’exploitation du patrimoine forestier ».

La durée d’exploitation est définie selon la nature de l’activité comme suit : (20) ans pour les activités d’élevage et 40 ans pour les activités liées à la plantation d’arbre, a mis en avant le ministre.

Un cadre réglementaire a été mis en place, définissant les conditions et modalités d’octroi d’autorisations d’exploitation dans le domaine forestier à travers le décret exécutif de 2001permettant aux citoyens de bénéficier de lots de terrain pour les mettre en valeur et y établir des investissements visant à rentabiliser le patrimoine forestier de l’Etat, a-t-il rappelé.

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