Université d’été des cadres sahraouis: le déclin de l’influence française en Afrique peut servir la cause sahraouie

BOUMERDES – L’expert en politique internationale, Dr. Mesbah Menas a affirmé, mercredi à Boumerdès, que le déclin de l’influence française en Afrique au profit de la Chine et des Etats-Unis pourrait servir la cause sahraouie, d’autant que la France est « un allié principal et indéfectible » du régime marocain.

S’exprimant lors des débats ayant suivis son intervention intitulée « l’engagement de l’UA et de l’ONU dans le règlement du conflit au Sahara Occidental », Dr. Menas (Université d’Alger) a souligné que « l’influence de la France en Afrique recule avec le temps », ce qui constitue, a-t-il dit, un « facteur important à exploiter en faveur de la cause sahraouie ».

La scène internationale sera prochainement le théâtre d’une « une guerre féroce » entre les deux puissances mondiales, en l’occurrence la Chine et les Etats-Unis, sur l’influence en Afrique, selon l’expert, qui a appelé à « bien profiter du changement que connait la scène internationale qui pourrait avoir des retombées positives ou négatives sur la cause ».

Emettant des doutes quant à la possibilité de voir le régime marocain « renoncer » à ses choix et répondre facilement aux revendications légitimes du peuple sahraoui sans aucune pression de la part des grandes puissances qui le soutiennent, le conférencier a affirmé que « la future feuille de route de la puissance internationale » basée actuellement sur la loi du plus fort « est en faveur de cette cause ».

Le recours à l’option militaire pour la résolution du conflit au Sahara Occidental reste de mise mais c’est la dernière carte à jouer, vu que le peuple sahraoui dispose d’autres cartes lui permettant d’atteindre son objectif et accéder à ces droits légitimes ».

« La définition moderne de l’option militaire n’est plus une finalité en soi », elle s’est convertie en « un instrument politique et diplomatique efficace » qu’il incombe aux Sahraouis de saisir et de l’employer à bon escient, a-t-il estimé.

Intervenant avec une communication intitulée « La situation sécuritaire au Maghreb et au Sahel : son impact sur la décolonisation », M. Makhlouf Sahel de l’université d’Alger a réitéré la position constante de l’Algérie qui appelle à l’impérative adoption du « principe du règlement pacifique et du dialogue » dans le traitement des conflits notamment dans les pays voisins à l’instar de la Libye.

A travers sa position de principe, l’Algérie tente d’accomplir un rôle via ses propres initiatives ou soutenant le processus onusien de régulation politique, d’abord en exhortant les belligérants à faire des concessions, puis en encourageant le dialogue inter-libyen sans exclusion aucune, a souligné encore l’expert en Droit international.

Evoquant le sujet de l’indépendance de la République sahraouie, M. Sahel a estimé que cette opération est « un début de l’instauration de la stabilité globale et pérenne pour tous les pays maghrébins, et un atout fort et efficace voire un élément très positif en faveur du processus de paix et de sécurité pour notre région et pour l’Afrique ».

Le front du Polisario existe véritablement sur le terrain et possède une expérience politico-militaire qui lui permet de s’ériger en « un facteur régional fondamental pour relever les défis de la région notamment sécuritaires », a-t-il ajouté.

Pour conclure, le conférencier a plaidé pour la nécessité de « développer » le système juridique onusien et passer au « caractère contraignant » dans la mise en application des lois relatives particulièrement au droit des peuples à l’autodétermination, aux droits de l’Homme, à la consécration du principe de la non ingérence dans les affaires des pays précaires et à la protection des richesses du pillage.

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