Tunisie: Ennahdha appelle à la formation d’un gouvernement inclusif

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Tunisie: Ennahdha appelle à la formation d'un gouvernement inclusif

ALGER – Les forces politiques et sociales en Tunisie doivent entamer des négociations en vue de former le plut tôt possible un gouvernement inclusif, a insisté le mouvement Ennahdha dans son appel, samedi, à l’endroit de toutes les forces vives du pays, appelant par la même occasion à soutenir Habib Jomli, le chef du gouvernement désigné dans sa mission.

Habib Jomli a été choisi par le mouvement Ennahdha pour sa compétence et expérience dans les domaines économiques et financières en général et dans les affaires agricoles en particulier, a précisé le mouvement Ennahdha dans son appel, insistant sur l’indépendance partisane de Habib Jomli.

Et d’estimer « qu’il est une figure reconnue pour son intégrité et son enthousiasme au service de l’Etat, la lutte contre la corruption et l’aspiration à créer un changement positif dans la vie des Tunisiennes et des Tunisiens ».

Le choix de M. Jomli a toutefois essuyé des critiques de la part de plusieurs formations politiques, mettant en avant le fait que la personnalité est proche du parti Ennahdha et « a bénéficié de sa caution à maintes reprises dans les différents postes de responsabilités qu’il a eu à occuper ».

Habib Jomli, ancien secrétaire d’Etat, a été proposé au poste du chef du gouvernement par le  parti Ennahdha, arrivé en tête des législatives du mois d’octobre en Tunisie, conformément à la Constitution.

Le choix de M. Jomli a été validé par le président de la République, Kaies Saied.


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« L’engagement des négociations pour former un gouvernement doit s’effectuer sur la base d’un programme global mobilisant toutes les capacités matérielles et morales du pays pour relever les défis économiques et sociaux », a plaidé, en outre, la formation politique Ennahdha dans une déclaration publiée, samedi soir, au terme d’une réunion extraordinaire de son bureau politique.

Dans le même sillage, le parti a mis l’accent « sur la participation de femmes et de jeunes au prochain gouvernement conformément aux dispositions de la Constitution et par reconnaissance du statut de ces groupes dans la nouvelle Tunisie ».

Habib Jomli avait insisté longuement, vendredi, après son audience avec le président de la République, sur le fait que le prochain gouvernement sera au service de la volonté du peuple qui a été exprimée par les dernières élections et qu’il sera formé sur les critères de la compétence et l’intégrité.

« Le nouveau gouvernement sera formé sur la base des critères de la compétence et de l’intégrité quelle que soit l’appartenance politique, a-t-il affirmé.

La Tunisie qui traverse une phase critique sur le plan économique a besoin de toutes ses compétences pour relancer la machine et redresser la situation sur tous les plans, s’accordent à dire les observateurs de la scène tunisienne.

 

Chahed pour gérer les affaires courantes

 

En attendant la formation du nouveau gouvernement par Habib Jomli, le président, Kais Saied, a chargé, vendredi, Youssef Chahed d’expédier les affaires courantes jusqu’à la formation du nouveau gouvernement et l’obtention de la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), avait indiqué un communiqué de la présidence.

« Le président m’a chargé en me recevant au Palais de Carthage, d’expédier les affaires courantes », a déclaré Youcef Chahed, à l’issue de l’entrevue, précisant que le président a insisté sur le fait d’assurer la continuité de l’action gouvernementale afin de garantir la sécurité des citoyens et la bonne gestion du service public.

M. Jomli a, pour rappel, un mois, renouvelable une fois, pour former le nouveau gouvernement. Selon la Constitution tunisienne, le nouveau cabinet doit être approuvé par une majorité de députés.

A défaut de majorité à l’issue de ce délai, le président Kais Saied pourra proposer une autre personnalité, alors que le scénario d’une nouvelle personnalité est pour l’ensemble des observateurs de la scène politique tunisienne exclue.


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Le soutien de la deuxième formation politique majoritaire au sein du parlement, à savoir le parti Qalb Tounes (Au coeur de la Tunisie), au parti Ennahdha dans l’élection du chef du parlement en la personne de Rached Ghannouchi, suppose, affirme-t-on, que ce dernier va faire de même pour ce qui est du gouvernement de M.Jomli.

Le parti Ennahdha n’a, pour rappel, pas bénéficié du soutien des autres formations politiques siégeant au sein de l’ARP s’agissant de l’élection de Ghannouchi.

En effet, plusieurs partis ont proposé leurs propres candidats pour le poste du chef du Parlement. Le rôle du Parlement est si important en Tunisie, compte tenue du régime politique en vigueur. Il est en effet, le lieu où la politique du gouvernement est adoptée et validée.

C’est la raison pour laquelle le président Kaies Saied ne cesse, d’ailleurs, d’appeler les formations politiques tunisiennes à « faire prévaloir l’intérêt de la Tunisie sur les intérêts partisans ».

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