TROUBLES DANS LA REGION : La diplomatie algérienne sur le front libyen

TROUBLES DANS LA REGION : La diplomatie  algérienne sur le front libyen - Algérie

La situation de plus en plus tendue en Libye a remis l’Algérie au centre de l’échiquier régional. Après le ministre turc des Affaires étrangères, c’est le tour du président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez El-Sarraj qui est arrivé ce lundi 6 janvier 2020 à Alger pour une visite d’une journée.

Ces deux visites simultanées renseignent sur la place de l’Algérie au niveau régional. Avec plus de 1000 km de frontières avec la Libye, l’Algérie se trouve naturellement au centre du jeu diplomatique. Après avoir retrouvé une normalité institutionnelle avec un président élu en la personne d’Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie entend bien peser dans la résolution de la crise libyenne qui couve non loin de ses frontières. Si Alger privilégie une solution négociée par un dialogue entre toutes les parties libyennes, la réalité du terrain, marquée par l’imminence de l’intervention turque, implique nécessairement une lecture des événements même si la doctrine algérienne, de refuser toute ingérence dans les affaires internes des autres pays, demeure une constante à laquelle le nouveau locataire d’El Mouradia ne risque pas de déroger. Les visites de Mevlüt Çavuşoğlu, ministre turc des Affaires étrangères, et de Fayez el-Sarraj, chef du gouvernement d’union nationale basé à Tripoli, sonnent comme une sollicitation de l’Algérie à intervenir dans le conflit libyen. En effet, le journaliste spécialiste des questions de sécurité et de défense, responsable du site Menadéfense, Akram Kharief, évoque des « raisons logistiques ». « La Turquie ne peut pas faire la guerre à partir de son territoire. Elle a besoin de bases arrières et de couvertures aériennes » explique-t-il à ce sujet. Autre objectif recherché par ces deux visites simultanées, « un appui politique » d’Alger au Gouvernement de Tripoli en prévision de la tenue du sommet de Berlin sur la question libyenne, ce qui est à exclure selon notre interlocuteur qui note une « évolution de la position algérienne ». Alger, qui avait reconnu par le passé le gouvernement d’El Sarraj, espère plutôt « une entente entre le gouvernement de Tripoli et le parlement de Tobruk ». À peine installé dans son fauteuil de Président, Abdelmadjid Tebboune avait réuni le haut conseil de sécurité le 26 décembre dernier, qui « a examiné la situation dans la région, notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali ». Intervenant lors de la réunion du Conseil des ministres, le Président de la République a déclaré que « l’Algérie ne doit aucunement dévier de ses devoirs de solidarité et de bon voisinage, qu’elle continuera à promouvoir à travers une coopération visant la réalisation d’une complémentarité régionale au mieux des intérêts de toutes les parties ». Evoquant l’environnement régional et international complexe, « théâtre aujourd’hui de grandes manœuvres géopolitiques et terrain d’imbrication de facteurs de menace et d’instabilité, Le Président Tebboune a mis en avant l’importance de « tirer les principaux enseignements au plan stratégique afin de mieux anticiper les répercussions de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région sur notre sécurité nationale ». »Notre diplomatie doit montrer au Monde l’image de la nouvelle Algérie, une Algérie confiante en elle, en ses capacités et en son avenir, une Algérie fière de son passé et de ses réalisations et consciente des difficultés auxquelles elle est confrontée tout en étant déterminée à les surmonter », a ajouté le chef de l’Etat.

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