« Trésor immortel », une exposition pour perpétuer ce qui n’est plus

"Trésor immortel", une exposition pour perpétuer ce qui n'est plus

ALGER – Les plasticiens Hakim Tounsi, et sa recherche de couleurs, Abderezzak Hafiane, et son exploration de la matière et des supports, Mohamed Krour, avec sa sublimation de la calligraphie, et Chafa Ouzzani et sa perception des formes urbaines, rendent un hommage par la peinture, aux êtres chers qui nous ont quitté, à la faveur de l’exposition « Trésor immortel ».

Accueilli et conçu par la galerie d’art Aïda à Alger, cette exposition collective regroupe une quarantaine d’œuvres issues d’univers créatifs profonds et fasciné par la nature humaine et l’impression, tout en laissant une grande place à l’imaginaire du visiteur.

Proposant une dizaine de toiles explorant le mouvement, la lumière et la matière, Abderezzak Hafiane triture la matière jusqu’à ce qu’elle fasse corps avec sa toile qui offre au regard une lave en fusion et en mouvement faite de couleurs d’une multitude de formes parfois humaine, de symboles, de costumes, d’ombres, de lumières et de reliefs.

Ces œuvres qui ne se dévoilent qu’après une observation minutieuse, laissent apparaître des cavaliers, des costumes et des hommes et femmes, parfois aussi des symboles qui ne se lisent que par l’énergie, la complexité et l’impression que l’auteur a souhaité transmettre.

Donnant suite à l’univers de sa dernière exposition « Rêves et espérances dérobés », Hakim Tounsi continue d’interroger la mémoire et les symboles iconographiques du patrimoine architectural et d’un mode de vie jadis paisible, restituant une partie la sérénité de ceux qui ne sont plus et à qui l’exposition rend hommage.

Dans ces nouvelles œuvres, l’imaginaire créatif de ce peintre déborde sur un encadrement qu’il a voulu réaliser lui-même et exploiter comme suite atypique de la toile. Il propose une exploration de la végétation, de l’architecture et des éléments symboliques ou d’ornements, accompagnés par des sculptures sur métal qui forment entre encadrement et toile, une œuvre homogène.

Médina, mausolées, mosquée, zelij, colonnes végétation et ornements constituent l’univers créatif du peintre qui propose aussi un travail de gravure et de calligraphie avec un travail sur la couleur qui redonne vie à ce qui n’est plus.

Pour sa part Mohamed Krour, jeune prodige de la calligraphie, dompte les lettres arabe pour en faire des éléments iconographique et esthétique qui, une fois assemblés, donnent un mausolée, une bâtisse, un personnage ou une trame de fond rayonnant avec un choix de couleur judicieux et un trait minutieusement maîtrisé.

Dans un univers mystique et symbolique, Mohamed Krour rend hommage à la femme algérienne et à son costume traditionnel et ses coutumes à travers la série « Source  originelle » qui retient le regard de chaque visiteur par son originalité, sa sincérité et sa profondeur.

Dans une démarche proche de la déconstruction et du cubisme, Chafa Ouzzani participe à cette exposition avec la constance de son univers créatif qui explore le contenant urbain pour laisser le visiteur en imaginer la vie renfermée et suggérée.

Détournant la géométrie pour évoquer des concepts et non plus des maquettes rigides, les œuvres exposées expriment des visions décalées de la cité et des constructions, en couchant sur la toile ce qui est irréalisable en architecture.

L’exposition « trésor immortel » est ouverte aux visiteur à la galerie Aïda jusqu’au 31 juillet.

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