Texte de loi de finances 2024: près de 173 milliards de DA affectés aux nouvelles wilayas

Texte de loi de finances 2024: près de 173 milliards de DA affectés aux nouvelles wilayas

ALGER – Une enveloppe de près de 173 milliards de DA a été affectée aux dix nouvelles wilayas dans le texte de loi de finances 2024, a fait savoir, mardi à Alger, le ministre des Finances, Laaziz Faid.

Les dix nouvelles wilayas du Sud bénéficieront de crédits de paiement estimés à 172,8 milliards de DA, tandis que l’autorisation d’engagement globale s’élève à 228,1 milliards de DA, selon les chiffres présentés par M. Faid en réponse aux questions et préoccupations des sénateurs dans le cadre du débat du nouveau texte de loi de finances lors d’une plénière présidée par Salah Goudjil, président du Conseil de la nation, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar et de membres du Gouvernement.

Le ministre a précisé que 55% de ces montants seront destinés aux dépenses d’investissement (124,6 milliards de DA en autorisations d’engagement et 69,1 milliards de DA en crédits de paiement), touchant principalement les secteurs de l’Education, de l’Habitat, des Travaux publics, de l’Agriculture et de la Santé.

En 2023 au titre des dépenses d’investissement, ces dix wilayas avaient bénéficié d’une enveloppe budgétaire globale estimée à 35,8 milliards de DA en autorisations d’engagement (dont 35 milliards de DA pour le nouveau programme) et 26,5 milliards de DA en crédits de paiement (dont 13 milliards de DA pour le programme en cours). 

« Globalement et dans le budget de l’Etat pour l’exercice 2024, 596,73 milliards de DA en autorisations d’engagement et 511,24 milliards de DA en crédits de paiement ont été alloués aux wilayas du Sud, ce qui constitue respectivement 22% et 20% du total des affectations dédiées aux wilayas », a-t-il poursuivi.

S’agissant du financement des opérations d’investissement public, le ministre a affirmé que le financement n’est pas effectué exclusivement en utilisant les affectations finales octroyées dans la loi de finances de 2024, mais aussi en ayant recours aux affectations provisoires, aux crédits bancaires et au Fonds national des investissements (FNI) pour financer la réalisation des projets structurants et stratégiques de l’économie nationale.

M. Faid a souligné qu’à titre d’exemple, il sera procédé en 2024 au financement des projets d’investissement du secteur des Transports destinés à l’acquisition de matériels et d’équipements pour la réalisation du projet de fer de Gara Djebilet et du phosphate intégré, ainsi que d’autres projets d’envergure via les ressources du FNI.

 

Le FNI participe au financement des projets du Phosphate et de Gara Djebilat

 

Le Fonds assurera un financement de l’ordre de 126,2 mds DA pour le projet du phosphate intégré et 285,27 mds DA pour le projet Gara Djebilat, a révélé le ministre, affirmant que les financements garantis par le Fonds et les banques seront un complément aux dépenses relatives aux investissements prévus dans le PLF 2024.

Concernant les dépenses liées à l’investissement, M. Faid a fait état de 2894,58 mds DA alloués en tant qu’autorisations d’engagement et de 2809,36 mds DA de crédits de paiement soit 18% du total d’affectations prévues par le budget de l’Etat 2024 estimé à 15275,28 mds DA. « Cela garantira une contribution permanente à la demande publique et la dynamique économique nationale outre la création des postes d’emploi », a expliqué le ministre.

Evoquant les projets d’investissement gelés, M. Faid a souligné que les services financiers avaient recensé au 31 décembre 2022 quelque 4779 projets relevant des deux programmes centralisé et décentralisé avec une autorisation d’engagement de l’ordre de 3373 mds DA.

La manne financière a permis de lever le gel sur les projets de priorité sectorielle ou territoriale. Un montant de 1806 mds DA leur a été alloué soit 54% du total des programmes gelés,  selon le ministre.

Pour le ministre, « l’éradication du marché de change informel est un défi majeur nécessitant la conjugaison des efforts progressivement sur tous les plans pour la récupération de la masse monétaire du circuit informel », soulignant l’importance d’opérer « la réforme bancaire et financière pour atteindre cet objectif ».       

« Les réformes visent l’amélioration de certains aspects et le recours à la technologie pour la promotion des métiers bancaires », a-t-il affirmé, estimant que le développement réalisé à ce jour demeure insuffisant compte tenu des capacités dont disposent les banques publiques et les besoins du marché local.

En réponse à une question sur le bilan des mesures prises pour atténuer l’impact économique de la crise sanitaire (COVID-19) sur les acteurs économiques, le ministre a déclaré que les mesures prises par la Banque d’Algérie et les banques opérant sur le marché, entre mars 2020 et mars 2022, ont permis de traiter un nombre « très important » de demandes de report ou de prolongation des échéances de la part des clients dans les secteurs public et privé.

Ces mesures concernent 5.139 dossiers pour un montant total de 807 milliards de dinars, comprenant 261 dossiers liés aux entreprises publiques pour un montant de 448 milliards de DA, 3.432 dossiers liés aux entreprises privées (356 milliards de DA), et 1.446 dossiers liés aux particuliers (3 milliards de DA).

Le ministère des Finances, en collaboration avec les banques publiques, a initié, à partir de janvier 2023, un plan d’action permettant aux opérateurs économiques ayant rencontré des difficultés financières liées à la pandémie de coronavirus, de bénéficier du rééchelonnement de leurs dettes pour une période déterminée, définie en accord avec les banques. Les conditions initialement accordées, notamment la réduction du taux d’intérêt, seront maintenues.

Dans des déclarations à la presse à l’issue de la plénière, M. Faid a expliqué que la mise en œuvre effective du dossier de réforme de la subvention de l’Etat, tel que prévu par les dispositions de l’article 188 de la loi de finances pour 2022, est principalement liée à l’installation de la commission nationale chargée de ce dossier, composé des ministères concernés, d’experts économiques, et d’organisations professionnelles.

Il a ajouté que le projet de réforme de la politique de subvention de l’Etat, qui se concrétise par la mise en place d’un programme de compensation monétaire directe au profit des familles éligibles à l’effet d’orienter la subvention et les aides globales de l’Etat en ciblant les citoyens concernés, nécessite concrètement des investissements dans la numérisation en tant que condition préalable.

Le Data Center qui sera inauguré samedi au ministère des Finances, constitue l’un des éléments facilitant le lancement du projet de réforme, selon les déclarations du ministre.

Il est à noter que le PLF 2024 sera soumis, jeudi prochain, au vote des membres du Conseil de la nation.

 

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