Syrie: livraison inédite d’aides humanitaires à Minbej par l’ONU

DAMAS – Une aide humanitaire capable d’assurer les « besoins urgents » d’au moins 50.000 personnes a été acheminée jeudi vers la région de Minbej, dans le nord de la Syrie, envoyées pour la première fois depuis les territoires contrôlés par le gouvernement, a annoncé l’ONU.

La situation dans la région de Minbej illustre la complexité du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011. La ville est tenue par une milice alliée aux forces kurdes et accueille des troupes américaines et françaises, présentes en Syrie dans le cadre d’une coalition internationale antiterroristes emmenée par Washington.

Des forces gouvernementales syriennes sont déployées aux alentours de la ville, après avoir été appelées à la rescousse par la milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG), face à la menace d’une offensive de la Turquie voisine.

Les 37 camions envoyés jeudi ont été affrétés par les Nations unies et le Croissant-Rouge arabe syrien, a annoncé dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). L’aide est destinée à « Minbej et aux régions avoisinantes », a-t-il précisé.

Les denrées alimentaires « vont couvrir les besoins de 50.000 personnes pendant environ 30 jours et les fournitures médicales –des médicaments qui peuvent sauver des vies– sont suffisantes pour soigner 81.000 personnes », a affirmé l’Ocha.

Cette aide consiste également en l’acheminement de 10.000 couvertures, 5.000 cartables d’écoliers, de vêtements d’hiver et 765 cartons contenant des produits nutritifs pour prévenir et traiter la malnutrition, a-t-il ajouté.

« C’est la première fois que nous arrivons à livrer de l’aide à Minbej, par le biais d’Alep », grande ville du nord syrien tenue par le gouvernement, située à deux heures de route de Minbej, a précisé dans le communiqué le coordinateur humanitaire de l’ONU en Syrie, Fran Equiza.

Il a salué « la collaboration et le soutien de toutes les parties dans le secteur » qui ont rendu la livraison possible, soulignant qu’il s’agissait d' »un processus long et compliqué, en raison des circonstances sur le terrain ».

Face aux menaces d’Ankara et l’annonce par Washington du désengagement du gros de ses troupes déployées en Syrie pour épauler les forces kurdes contre les terroristes du groupe autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech), la minorité kurde a amorcé un rapprochement avec Damas en engageant des négociations sur le futur de ses régions semi-autonomes.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), la Syrie connaît une « insécurité alimentaire généralisée » et 6.5 millions de personnes sont incapables de répondre à leurs besoins alimentaires.

Déclenché le 15 mars 2011, le conflit a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

A lire également

Lire également