Syrie : la Turquie exprime sa confiance quant à la mise en œuvre de l’accord avec la Russie

Syrie : la Turquie exprime sa confiance quant à la mise en œuvre de l'accord avec la Russie

ALGER- Après avoir conclu un accord sur la Syrie au terme duquel Moscou doit faciliter le retrait de la milice kurde (YPG) des zones qu’elle contrôle, la Turquie a exprimé sa confiance quant à la mise en œuvre de cet accord par la Russie.

M.Erdogan et Poutine ont conclu mardi un accord au terme duquel Moscou doit faciliter le retrait de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) de zones qu’elle contrôle à la frontière turque. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait état d’un « accord historique » sur la Syrie conclu lors d’une réunion avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi, en Russie.

Dans le cadre de l’accord conclu entre les deux pays, Poutine a promis à M. Erdogan d’adresser un « ultimatum ferme » aux combattants kurdes pour qu’ils se retirent. Toutefois, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a exprimé des doutes quant à la coopération de Damas avec les milice kurdes en se contentant de dire que si « c’est le cas nous ferons le nécessaire ».

A Sotchi, les présidents russe Vladimir Poutine et turc se sont accordés sur un retrait des forces kurdes du nord-est de la Syrie, prenant le contrôle en commun de la majeure partie de cette zone. « Avec M. Poutine, nous avons conclu un accord historique », affirme le président turc.

La Turquie, qui réclame une « zone de sécurité » à sa frontière, qualifie de « terroristes » les combattants kurdes longtemps alliés des Occidentaux dans la lutte contre Daech. Elle a néanmoins suspendu son offensive jeudi, à la faveur d’une fragile trêve négociée entre Turcs et Américains pour permettre à ces forces de se retirer des zones frontalières.


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Le retrait des forces kurdes qui s’est achever mardi soir concerne une zone longue de 120 km entre les localités de Tal-Abyad et Ras al-Aïn, principales cibles de l’offensive turque, dans le secteur central du nord-est de la Syrie.

S’agissant de la bande frontalière à l’est et à l’ouest de ce secteur, les forces des YPG doivent s’en retirer « dans un délai de 150 heures à partir du 23 octobre à 12H00 (09H00 GMT), au-delà de 30 km avec leurs armes ».

Au terme des 150 heures, des patrouilles turques et russes vont commencer à une profondeur de 10 km à l’ouest et à l’est de la zone de l’opération Source de Paix.

Ce nouveau tournant qu’a pris le conflit syrien est survenu le 9 octobre lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan annonce le début d’une nouvelle opération militaire contre la milice kurde syrienne des YPG déclenchant par cela la troisième menée par Ankara depuis 2016.

L’offensive, baptisée « Source de paix », vise selon lui, « les terroristes » des YPG et du groupe autoproclamé « Etat islamique » (Daech/EI), et a pour objectif de mettre en place une « zone de sécurité » et « permettre le retour des réfugiés syriens dans leur pays ».

Des régions frontalières, notamment Tal Abyad et Ras al-Aïn, sont bombardées. L’opération suscite un tollé international, plusieurs pays, notamment européens, s’inquiétant du sort des civils mais aussi des nombreux terroristes détenus par les Kurdes et qui pourraient s’enfuir.

Plus de 800 proches de terroristes du camp de déplacés d’Aïn Issa. Quelque 12.000 membres de l’EI sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, d’après des sources kurdes.

 

                                                                                                       Washington annonce le retrait de quelque 1.000 militaires américains déployés dans le nord et l’est de la Syrie

 

Les Kurdes, qui accusent les Américains de les avoir « abandonnés », concluent un accord avec Damas pour le déploiement de l’armée syrienne près de la frontière turque.

Approché par les forces kurdes, Damas envoie ses troupes dans le Nord pour tenter de ralentir l’offensive turque. Dès le lendemain, les forces syriennes prennent le contrôle de Minbej, et des troupes russes patrouillent la zone afin d’éviter des heurts turco-syriens.

Pressé par l’opinion public international Donald Trump nie avoir donné un « feu vert » à son homologue turc pour envahir le Nord syrien tout en concédant tout de même que mes kurdes seraient loin d’être des anges.

Dans ce sillage, les Etats-Unis se sont dits prêts à lever les sanctions imposées à la Turquie si elle respectait l’accord de cessez-le-feu dans le nord de la Syrie au-delà de la trêve négociée de cinq jours conclue avec Washington.

Toutefois les éventuels avoirs aux Etats-Unis des ministres de l’Energie, de la Défense et de l’Intérieur sont gelés et leurs transactions internationales en dollars sont bloquées. Le 14, Washington a prévenu que de nouvelles sanctions américaines étaient en préparation à l’encontre de la Turquie si un cessez-le-feu n’était pas appliqué dans son offensive contre les Kurdes en Syrie.

Ces nouvelles sanctions pourraient viser d’autres ministères turcs ou des branches industrielles. Les forces kurdes ont annoncé avoir « totalement » rempli les conditions de l’accord de trêve négocié entre la Turquie et les Etats-Unis dans le nord de la Syrie, à quelques heures de l’expiration de cet accord.

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