SQUAT DES IMMEUBLES EN RUINE A ORAN : Vente d’appartements retapés entre 40 et 80 millions

SQUAT DES IMMEUBLES EN RUINE A ORAN : Vente d’appartements retapés entre 40 et 80 millions - Algérie

Plusieurs immeubles menaçant ruine évacués au cours des derniers mois dans le cadre d’opérations de relogement des familles habitant le vieux bâti à Oran ont été pris d’assaut ces dernières semaines par une bande d’individus bien organisés qui procédaient à des travaux d’aménagement de qualité de ces vieilles bâtisses pour les revendre aux familles sans abris, moyennant des sommes de 40 à 80 millions l’unité, selon le type de logement et la surface demandée, au niveau des quartiers populeux de Saint Pierre, Sidi Houari, Derb et les planteurs.

En effet, les immeubles menaçant ruine, évacués ces dernières années à travers les vieux quartiers d’Oran dans le cadre des opérations de relogement destinées à la lutte contre l’habitat précaire, continuent de faire l’objet d’une véritable « offensive » de la part de squatters. Plus de quatre secteurs urbains de la ville d’Oran, à savoir El Emir, Sid El Bachir, El Badr et Sidi El Houari, sont concernés par ce phénomène, et ce sans compter les autres constructions illicites de Mers El kebir, Arzew, Es-Sénia et Ain Turk. Il était difficile d’obtenir un chiffre exact des immeubles qui ont été squattés après les dernières opérations de relogement, néanmoins, l’on apprendra qu’au moins sept immeubles du centre-ville sont dans cette situation, essentiellement à St Pierre, Derb, la rue des Aurès et la rue Mahatma Gandhi. Il semblerait que le fait d’avoir obstrué, en érigeant des murs en parpaings, les entrées des ces immeubles n’a finalement pas eu l’effet recherché de dissuader les squatters. La démolition des immeubles évacués reste cependant la seule alternative pouvant prévenir de tels agissements. Avec ces dernières occupations illégales d’immeubles, la mission conférée dernièrement aux propriétaires d’immeubles désaffectés (APC, OPGI…) de procéder avant la fin de l’année en cours à la démolition, s’annonce désormais plus que problématique. 150 immeubles et habitations répartis entre les différents quartiers de la ville d’Oran seraient concernés par cette opération de démolition. Dans le quartier de Sidi El Houari, pas moins de quatre tentatives de squat de bâtisses menaçant ruine ont été enregistrées ces derniers jours. Des immeubles évacués il y a quelques temps après relogement des occupants, mais qui tardent à être démolis pour différentes raisons techniques et administratives, sachant bien que l’administration locale concernée, ne maîtrise nullement ni les flux de déplacement des populations, ni la composante des occupants de bidonvilles, ni encore moins les dates précises d’installation des familles dans ces conditions précaires, ni même les paramètres permettant un recensement juste et fiable des familles à reloger, ne pouvait, avec le temps, qu’accentuer l’anarchie, voire le chaos qui ne cesse de marquer ce sensible dossier du relogement. Sans parler du laxisme  affiché par bon nombre d’élus et de fonctionnaires communaux qui, pour différentes raisons, ferment l’œil et préfèrent éviter d’intervenir pour mettre en échec des candidats au squat d’immeubles en ruine ou à la construction de baraques illicites, ce qui a d’ailleurs provoqué un choc du wali d’Oran M Djelaoui Abdelkader, qui  lors d’une visite inopinée qu’il a effectuée ces derniers jours au niveau du quartier résidentiel de Belgaid à découvert un bidonville de 10 taudis implantés tout juste mitoyen au projet du nouveau siège de l’APW d’Oran qui est à l’abandon depuis plusieurs années pour des motifs inconnus, est vite intervenu pour l’éradication de ces constructions illicites érigées en plein centre de la commune de Bir El-Djir. Malheureusement, un Wali ne peut évidemment pas remplacer tous les Maires et tous les gestionnaires municipaux en charge de ce dossier, mais qui ferment l’œil.

 

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