PARIS – L’Association de la communauté sahraouie de France a qualifié le soutien apporté par Paris au prétendu plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental de « scénario catastrophe », mettant en garde contre « les conséquences désastreuses » de cette décision tant pour les Sahraouis que pour la région.
« Cette prise de position nous attriste, nous inquiète et nous alarme au plus haut point. L’éventualité de ce ralliement et ce scénario catastrophe engendrerait un déséquilibre au Maghreb et attiserait les conflits déjà existants », écrit l’association, dans une lettre adressée au président français, Emmanuel Macron.
Pour les Sahraouis de France, ce soutien provoque « une crise diplomatique grave et est considéré comme une erreur historique ».
L’Association juge qu' »il est plus que temps » d’organiser le referendum d’autodétermination attendu par les Sahraouis depuis plus de 30 ans, « un droit imprescriptible et inaliénable », appelant la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à assumer sa « responsabilité quant au maintien de la paix et de la sécurité ».
Déplorant le « parti pris évident de la France au profit de l’occupant », l’Association appelle le président français à « envisager les conséquences désastreuses qu’une telle prise de position engendrerait pour les Sahraouis ».
« Le Sahara occidental, occupé illégalement par le Maroc en 1975, est un pays de non-droit », souligne-t-elle, rappelant que « les droits de l’homme y sont violés quotidiennement ».
« Les Sahraouis, qui se battent pour leur indépendance depuis près d’un demi-siècle, n’ont même pas le droit de manifester pacifiquement et d’exprimer librement leurs idées. Toute action des Sahraouis, y compris pacifique, est systématiquement réprimée dans le sang. Cette répression se fait à huis clos puisque les responsables d’ONG internationales de défense des droits de l’homme sont interdits de visites au Sahara occidental occupé », ajoute l’Association.
Les Sahraouis de France exhortent, dans ce contexte, la communauté internationale, l’Union européenne et la France, en particulier, à « prendre en compte la pratique généralisée de la torture au Sahara occidental dans le cadre de toutes leurs relations bilatérales ».
« Les Sahraouis qui exigent l’exercice de leurs droits fondamentaux ou défient le système répressif encourent des représailles, qui incluent l’usage de la torture, de détentions arbitraires, de disparitions forcées, d’intimidation et autres mauvais traitements », affirme l’Association, relevant qu’au-delà de la demande de respect de l’autodétermination, de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis, « c’est aussi contre le vol des richesses de leur terre, et pour l’indépendance qu’éclatent au quotidien des manifestations dans les villes du Sahara Occidental occupé ».
Sahara Occidental : l’AFASPA critique le soutien apporté par le président français au pseudo plan d’autonomie marocain