Sonatrach « qualifiée » pour évaluer les actifs d’Anadarko en Algérie - Algérie

Sonatrach « qualifiée » pour évaluer les actifs d’Anadarko en Algérie

Sonatrach

ALGER – La Compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) est qualifiée pour évaluer les actifs d’Anadarko en Algérie, avant d’entamer des négociations avec ce partenaire américain dans le cadre de l’exercice de son droit de préemption sur les actifs détenus par cette compagnie en Algérie, a affirmé vendredi l’expert en énergie, Abdelmadjid Attar.

« Sonatrach qui est majoritaire dans son partenariat avec Anadarko, est présente sur le terrain et dans les opérations d’exploitation des gisements concernés, par conséquent elle est tout a fait qualifiée pour évaluer les actifs détenus par Anadarko en Algérie avant d’entamer les négociations avec ce partenaire », a souligné M. Attar dans une déclaration à APS, estimant même « qu’il serait probable qu’elle l’ait déjà faite ».

S’agissant du sort de ce partenariat Sonatrach-Anadarko dans le périmètre de Berkine, l’ancien P-dg de Sonatrach a répondu que dans la mesure où le ministère de l’Energie a prononcé l' »incompatibilité de la cession des actifs d’Anadarko à l’entreprise américaine Occidental Petroleum Corporation », rien ne va changer dans ce partenariat pour le moment et durant toute la période des négociations.

« Les gisements sont opérés par un groupement commun entre les partenaires qui sont au nombre de cinq, y compris ce qui reste d’Anadarko Algeria et même lorsque la reprise des 24% des parts sera finalisée par Sonatrach, rien ne changera au point opérations d’exploitation », a-t-il assuré.

Par ailleurs, il a tenu à préciser que Sonatrach, qui est toujours majoritaire avec un pourcentage qui dépassera largement les 51%, détient par conséquence une part de production plus importante.

« Cela lui permettra de récupérer rapidement ce qu’elle va débourser pour l’indemnisation d’Anadarko », a-t-il affirmé ajoutant que « cette indemnisation est garantie par la législation algérienne ».

D’autre part, il a estimé que la cession d’actifs pétroliers entre compagnies pétrolières est une simple affaire commerciale qui découle des stratégies de déploiement de leurs activités à l’international, de diversification de leurs activités par métiers et par secteurs géographiques.


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« C’est aussi le cas concernant la position de Sonatrach qui va exécuter une décision de son propriétaire qui est l’Etat Algérien et elle pourra même revendre une partie de ces actifs plus tard si elle le souhaite puisque la loi le lui permet à la seule condition de garder toujours au moins 51% des actifs », a-t-il prédit.

S »agissant des investissements pétroliers étrangers en Algérie, M. Attar a estimé que  » L’Algérie a plus intérêt à attirer des compagnies pétrolières internationales qui viennent investir en partenariat pour découvrir de nouvelles réserves, plutôt que d’exploiter seulement des réserves qui existent et qui sont en cours d’exploitation ».       

Pour sa part, l’expert pétrolier Mourad Preure, qui s’est exprimé jeudi sur les ondes de la Radio nationale sur la question, avait qualifié de positive la décision de l’Etat à exercer son droit de préemption sur les actifs d’Anadarko à travers Sonatrach.    

« Cela est très positif pour deux raisons: d’abord par reflexe du pétrolier tout court, et pour l’élargissement de la base des réserves de Sonatrach, une décision qui renforce la souveraineté nationale, ce qui est extrêmement important », a-t-il souligné.

M. Preure, a tenu cependant à lever cette nuance en précisant que « la souveraineté, c’est d’abord une bataille d’ingénieurs, d’économistes et de juristes ».

Pour lui, il ne suffit pas de récupérer des actifs, mais encore faut-il être en mesure de maitriser les opérations qui s’en suivent.


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Il a insisté en même temps sur l’indispensable renforcement de la Sonatrach en ressources humaines et en expertise, mais surtout par le renforcement de ses actifs à l’international.

Pour rappel, le ministère de l’énergie avait annoncé mercredi dans un communiqué la décision de Sonatrach d’exercer son droit de préemption sur les intérêts détenus par Anadarko en Algérie suite à une décision du ministre de l’énergie relative à une opération dans le cadre d’une fusion-acquisition effectuée par Anadarko, »incompatible » avec la réglementation en vigueur.

Le ministère avait précisé qu’une opération de fusion-acquisition a été opérée, le 3 août 2019, entre les compagnies pétrolières américaines Anadarko et Occidental Petroleum ».

« Dans le cadre du processus de cette fusion-acquisition, Occidental cédera l’ensemble de ses intérêts, nouvellement acquis en Afrique (dont l’Algérie), au profit de Total ».

« Anadarko, partenaire de Sonatrach sur le périmètre de Berkine a sollicité, conformément à la loi sur les hydrocarbures, l’approbation du ministre de l’énergie, pour le changement de contrôle « d’Anadarko Algérie » au profit de la compagnie Occidental », avait affirmé le ministère.

« En vertu de la réglementation en vigueur, le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, s’est prononcé sur cette opération et a déclaré son « incompatibilité » avec le maintien d’Anadarko dans le contrat d’association sur le périmètre de Berkine », avait souligné le ministère.

En conséquence, Sonatrach avait annoncé son droit de préemption sur les actifs détenus par Anadarko en Algérie.

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