Sirat Boumediene: un charisme d’acteur, source d’inspiration pour des jeunes dramaturges

Sirat Boumediene: un charisme d'acteur, source d'inspiration pour des jeunes dramaturges

ORAN – De nombreux jeunes pratiquant le 4e Art considèrent le défunt dramaturge Sirat Boumediene comme une source d’inspiration dans l’interprétation, en tant que personnalité artistique dotée d’un charisme ayant marqué la scène théâtrale et le public, que se soit sur scène ou à l’écran, même après 28 ans de sa disparition.

Sirat Boumediene, décédé le 20 août 1995, qui possédait une profusion de talents, notamment celui d’attirer le public, a campé des rôles restés ancrés dans l’esprit des amateurs du quatrième Art, dont le derviche dans « El Guerrab oua Salihine » de Ould Abderrahmane Kaki et « Djelloul Fehaïmi » dans « Ladjouad » de Abdelkader Alloula, « El Balout » par Boualem Hadjouti, ainsi que d’autres, dont les deux fameuses séries TV « Ayach Bel Haf » et « Chaïb Lakhdim ».

Ce brillant artiste, né en 1947 à Oran, que ses camarades appelaient « Didene », planait bien au-dessus de la scène, agissant avec son esprit et son cœur pour amener le public à suivre ses gestes sur scène ou ses mouvements à l’écran, faisant de sa performance d’acteur une expérience artistique distinguée, qui a attiré de nombreux jeunes acteurs ayant découvert son travail sur Internet, n’ayant pas eu l’occasion de le voir sur scène.

Les personnages incarnés par cette étoile du théâtre algérien ont une portée particulière, qui a touché de nombreux jeunes acteurs, qu’ils soient universitaires ou autodidactes, a souligné l’acteur et metteur en scène Zino Benhamou, ajoutant que « Sirat a travaillé dur pour créer ses figures artistiques, qui bougent, déambulent et évoluent de manière particulière sur scène, grâce à sa présence et sa puissante performance, au-delà des exigences du théâtre classique.

Pour sa part, le comédien Imad Brahimi, membre de la troupe de théâtre de rue du Théâtre régional « Abdelkader Alloula » d’Oran, estime que Sirat se caractérisait par un charisme dans la représentation théâtrale, notamment dans l’humour noir, qui lui a permis d’obtenir des succès impressionnants, que ce soit dans le théâtre public ou le théâtre El-Kalâa du secteur privé, grâce à son grand enthousiasme pour le jeu de scène qui a fait de lui un héros à l’école du réalisme psychologique dans sa performance d’acteur.

Le défunt est également considéré comme un maître dans l’art du « Goual » (narrateur) et possédait un grand talent d’improvisation, particulièrement avec son timbre de voix fort et singulier, a ajouté le même interlocuteur, indiquant que « Didene a été créatif dans le rôle de Djelloul El Fehaïmi, bien que le personnage soit +fatigant+, mais néanmoins amusant et inspirant. Plusieurs éléments de ce personnage mon aidé à incarner le rôle que j’ai joué dans l’œuvre théâtrale « Othello El-Ghayyar » mise en scène par Samir Bouanani ».

Outre son talent artistique, la spontanéité de Sirat Boumedienne dans son jeu en a fait un phénomène artistique unique, selon le metteur en scène Fares Abdelkrim, également Secrétaire général de l’association culturelle « Art Train » à Oran, qui s’est beaucoup appuyé sur l’expérience de Sirat dans la réalisation de la pièce « La toile de jute et le tricot », qui a obtenu plusieurs prix à l’intérieur du pays et à l’étranger.

En sus, sa légèreté d’esprit et son humour, ainsi que ses expressions faciales dans l’interprétation du rôle lui ont donné une grande présence, que ce soit sur scène ou à l’écran, car il donnait à ses personnages une dimension particulière et n’a pas quitté le rôle, après deux ans de représentations, incarnant son personnage dans ses moindres traits et caractéristiques, selon le critique de théâtre Mohamed El-Amine Benmohamed de Mostaganem.

Ses performances de comédien avaient une saveur particulière, ce qui l’a distingué chez de nombreux jeunes, qui pratiquent le théâtre ou le cinéma et qui suivent son travail et ses performances à la trace. Des performances qui, du reste, devraient être étudiées dans les programmes scolaire et universitaire, car la formation est la force du développement du quatrième art en Algérie, selon le même critique, qui compte plusieurs participations dans des œuvres théâtrales.

En hommage à cette personnalité artistique, considérée comme un des piliers de l’Art du théâtre en Algérie, l’association culturelle « El-Amel » à Oran organise, du 12 au 20 août, des « Journées théâtrales Sirat Boumediene », comprenant une série de représentations théâtrales données par des jeunes, ainsi que la remise des diplômes de la 33e promotion de son école de formation, qui porte le nom de cet artiste distingué « Sirat Boumediene ».

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