Silence occidental sur les agressions sionistes à El Aqsa: La Palestine n’est pas l’Ukraine

Silence occidental sur les agressions sionistes à El Aqsa: La Palestine n’est pas l’Ukraine - Algérie

C’est devenu une tradition. Comme chaque ramadan, la ville sainte d’El-Qods occupée devient le théâtre d’affrontements entre Palestiniens et colons extrémistes israéliens. Ces derniers, profitent du mois sacré pour provoquer les fidèles palestiniens en s’attaquant à la Mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam.

Les violences de vendredi dernier ont fait plusieurs centaines de blessés et des dizaines d’interpellations parmi les Palestiniens. Ce dimanche 17 avril encore, des centaines de soldats avaient occupé ce lieu saint pour protéger quelques 700 colons extrémistes qui se sont promenés en toute liberté.

Les Palestiniens qui ont protester contre cette incursion ont été violemment chargés. Et comme d’habitude, la communauté internationale brille par son silence assourdissant. Un paradoxe avec la mobilisation quasi intergalactique en faveur de l’Ukraine. Mais, au fait, les Palestiniens ne sont pas Ukrainiens !

Tout a commencé par un appel d’extrémistes israéliens voulant sacrifier un animal au cœur même de la Mosquée Al-Aqsa à l’occasion de la Pâques juive. Sitôt connu, la réaction palestinienne ne s’est pas fait attendre : des appels à défendre Al-Aqsa sont lancés. Des centaines de jeunes convergent dès jeudi soir pour défendre le lieu saint. Vendredi matin, dès l’aube, les soldats de l’armée d’occupation pénètrent dans la mosquée, plaquant les palestiniens au sol, foulant avec leurs chaussures un lieu saint et procédant à des dizaines d’arrestation.

A la manifestation qui a suivi, la réponse de l’armée d’occupation a été sans appel : une violence inouïe.

Cette énième provocation israélienne est paradoxalement passée sous silence par les médias internationaux. La question palestinienne ? Une routine, un conflit de basse intensité à classer dans la rubrique des marronniers ! Le silence assourdissant des médias mainstream contraste avec le tapage autour du conflit en Ukraine. Tambour battant, ces médias décernent la palme de victime par excellence aux Ukrainiens, promus seul peuple aux prises à une guerre. Exit les Irakiens, les Yéménites, les Syriens, les Libyens et bien sur les Palestiniens. Ces peuples n’ont pas la chance d’être en Europe ou d’être des Ukrainiens.

Et là où le bât blesse, c’est le silence des pays qui se sont autoproclamés «grandes démocraties» face à «l’autocrate de Moscou». Aucun mot, aucune condamnation de l’entité sioniste, de son armée d’occupation ou de ses colons arrogants et criminels.

A Washington ou à Londres, on n’a d’ailleurs pas l’habitude de condamner Israël, le grand allié et la seule démocratie dans un océan de dictatures arabes. A Paris, on fait des appels de pied en direction du puissant lobby juif très influent dans les médias, la finance et en politique en ces jours de l’entre-deux tours de la présidentielle française.

L’Onu est également atteinte de cécité lorsqu’il s’agit des Palestiniens contrairement à la grande mobilisation dont elle a fait preuve depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine.

Hier, des centaines de militaires et policiers israéliens avaient été déployés dans les esplanades des Mosquées, peu avant le début de l’invasion des colons extrémistes. La police israélienne a frappé, à coups de matraque, un certain nombre de fidèles, en arrêtant un d’entre eux, pour les poursuivre dans l’esplanade et dans la cour du Dôme du Rocher, pour les forcer à évacuer la mosquée.

Après la fin de la seconde intifada en 2005, le système de gestion des visites sur l’esplanade des Mosquées jusque-là contrôlé par le Waqf islamique a été abrogé. C’est désormais la police israélienne qui gère cette question. Celle-ci autorise les colons quotidiennement, sauf les vendredis et samedis, à faire des incursions dans l’esplanade des Mosquées au cours des matinées et des après-midi, après la fin de la prière musulmane du Dohr. D’ailleurs, pour la seule année 2019, soit avant la pandémie du Covid-19, le nombre de colons extrémistes qui ont profané Al-Aqsa s’élève à 30.000 colons.

Mais la prise d’assaut du dimanche acquiert une sensibilité particulière, étant donné qu’elle coïncide avec la Pâques juive, qui a commencé vendredi soir et dure une semaine, ainsi que le début de la troisième semaine du mois de Ramadan. Des groupes de colons ont appelé à une intensification des incursions pendant la période de Pâques.

Cette flambée de la violence en Palestine occupée et plus précisément à Al-Qods révèle l’hypocrisie de l’Occident et la politique de deux poids, deux mesures et surtout la concrétisation de la parole de Saint Thomas : « faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais ».

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