Sila: évocation des changements sociaux en Algérie après la première guerre mondiale

 

ALGER- Des historiens algériens et français ont abordé, lors d’une rencontre vendredi à Alger, les changements sociaux intervenus en Algérie après la première guerre mondiale ainsi que les prémices d’une prise de conscience de la société algérienne face au colonialisme français.

Organisée en marge du 24e Salon international du livre d’Alger (Sila), ouvert jeudi, la rencontre a réuni les historiens Malika Rahal, Abdelmadjid Merdaci, Fouad Soufi et le Français Olivier Le Cour Grandmaison autour du thème « 1919: l’Algérie face aux défis de sa liberté et du siècle ».

L’historienne et chercheur Malika Rahal a évoqué la loi modifiant le statut juridique des indigènes d’Algérie, dite loi Jonnart, qui a « octroyé certains droits » à quelque 180 000 Algériens enrôlés pendant la première guerre mondiale (1914-1918).

Cette loi fixe « les conditions d’accession à la citoyenneté » dont celle d’avoir pris part à une campagne de guerre et ouvre certaines fonctions administratives aux Algériens, rappelle l’historienne qui souligne l’apparition, dès les années 1920, de publications éditées par des associations et clubs fraichement créés.

Pour sa part le politologue français Olivier Le Cour Grandmaison, spécialiste de l’histoire coloniale a abordé la naissance de l’International communiste en 1919 et qui a pris position contre l’impérialisme coloniale de la France et du Royaume-Uni.

Pour le politologue, l’image des gouvernements européens a été sérieusement écornée après le premier conflit mondial qui a « mis la supériorité technique de l’Europe au service d’une guerre industrialisée ».


Lire aussi: 24e SILA: les visiteurs en nombre dès l’ouverture du salon au public


Pour l’historien Fouad Soufi, cette période a introduit des changements sociaux « anecdotiques », mais « significatifs », touchant les habitudes vestimentaires et alimentaires des Algériens. Ces mutations seront observées, dira-t-il, dans le milieu des ouvriers agricoles, mais aussi suite à l’apparition du salariat et du syndicalisme, ce dernier donnant rapidement lieu aux contestations d’ordre social et à une forme organisation de la société civile.

Abdelmadjid Merdaci rappellera, à ce propos, que cette période a connu une mouvement migratoire interne et un début d’ « urbanisation » accompagné de la création d’associations et de « clubs musulmans » dans des villes comme Alger, Tlemcen et Constantine.

D’autres rencontres thématiques dont un podium dédié aux jeunes écrivains et des conférences sur la littérature et le théâtre, la poésie melhoun et autre bande dessinée sont également au programme du salon.

Le 24e Sila est ouvert au public tous les jours de 10 heures à 19 heures jusqu’au 9 novembre au Palais des expositions des Pins-Maritimes .

A lire également

Lire également