ALGER – Le 26e Salon international du livre d’Alger (Sila) poursuit son cycle de conférences, avec la tenue mercredi à l’Espace numérique, d’une rencontre sur le rôle de la numérisation dans la préservation du patrimoine et de la mémoire, animée par des chercheurs-universitaires et des académiciens, unanimes à souligner la nécessité d’adopter au plus vite les nouvelles techniques numériques pour la préservation et la transmission du legs ancestral et historique de l’Algérie.
L’importance d’une telle thématique a réuni l’enseignant et directeur de recherches au Centre de recherches sur l’information scientifique et technique (Cerist), Dahmane Madjid, le directeur de la Bibliothèque centrale de l’Université de Boumerdès « M’Hamed-Bouguerra », Fateh Bouzaouia et Mehdi Benboubekeur, directeur général du « Printemps numérique », une organisation internationale à but non lucratif basée à Montréal au Canada.
L’enseignant-chercheur Dahmane Madjid a commencé par expliquer que la richesse et la diversité du patrimoine culturel et historique algériens, plusieurs fois millénaires, se présentaient sur « différents supports qui ne pourraient être réduit au livre seulement », ajoutant que le document historique se distinguait par sa « matérialité (caractéristiques physiques) et sa valeur immatérielle en contenu ».
Les préalables à une « numérisation efficace » d’un document ont été soulignés par le conférencier qui a rappelé la « nécessité de tenir compte des aspects matériel et immatériel du document d’une part, et l’importance de permettre son accessibilité par les jeunes générations d’une autre part ».
Le directeur de la Bibliothèque de l’Université de Boumerdès, Fateh Bouzaouia a, quant à lui, affirmé que la mémoire nationale représentait la base de l »identité algérienne et de l’existence de notre société », relevant la nécessité d’adapter les systèmes informatiques qui sécurisent ses contenus jusqu’à présent, à cette nouvelle réalité numérique et à tous les progrès technologiques que connait la science », citant l’exemple des ouvrages d’histoire, des témoignages sonores ou filmés, entre autre.
« Au-delà des organismes publics tels les musées, les bibliothèques nationales ou locales, les instituts et écoles et autres établissements qui protègent le patrimoine historique et culturel et le transmettent au grand public en lui donnant de la visibilité, la fortification de la sécurité dans les réseaux informatique demeure nécessaire », a renchéri Fateh Bouzaouia.
Le renforcement de la préservation du patrimoine culturel et historique algérien avec une mise à jour rigoureuse du système informatique de sécurisation, basée sur les dernières techniques de numérisation, permettra, poursuit l’orateur, de « protéger la Culture et l’Histoire de l’Algérie, de toute tentative malveillante visant à falsifier ses contenus ».
L' »impact du numérique sur le patrimoine et la mémoire est certainement important surtout dans le monde où on vit actuellement », a estimé, de son côté, le directeur général du « Printemps numérique », Mehdi Benboubekeur, rappelant que le numérique était une opportunité et qu’il faudrait avoir une vision très claire sur ce qui doit être préservé ».
Devant l’extrême rapidité des avancées scientifiques et technologiques, le dernier intervenant a insisté sur l' »importance d’adapter les systèmes de lecture et d’accès à l’information, de sauvegarde et de sécurisation du patrimoine culturel et mémoriel aux nouvelles méthodes numériques, tout en ayant toujours dans l’esprit, la nécessité de faciliter sa « consultation par les jeunes génération et sa transmission à celles qui viendront après ».
Également attendu jeudi à l’Espace numérique du 26e Sila, pour donner une autre conférence intitulée « Comprendre les avancées de l’Intelligence artificielle (IA) générative et son impact sur le monde du livre », Mehdi Benboubekeur a conclu en insistant sur la « découvrabilité » qu’il définit comme étant la « valorisation des contenus de manière à permettre à des tiers de les voir et de les lire », faisant remarquer pour étayer son propos, qu' »une demande d’informations à un moteur de recherche est prise en charge par des algorithmes et non des humains ».
Depuis le 26 octobre, le 26e Sila réuni des exposants, des écrivains et des intellectuels de 61 pays, qui mettent en lumière, sous le slogan « L’Afrique écrit l’avenir », les acquis historiques et culturels de ce grand continent, berceau de l’humanité et invité d’honneur de cette 26eédition.
Le 26e Sila ouvre ses portes au public tous les jours jusqu’au 4 novembre, de 10h00 à 22h00 au Palais des expositions à Alger.
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