Sila 2023 : conférence sur la problématique de la traduction

Sila 2023 : conférence sur la problématique de la traduction

ALGER – Une conférence sur la « Problématique de la traduction » a été animée, vendredi au 26e Salon international du livre d’Alger (Sila), par des universitaires, éditeurs et traducteurs qui ont évoqué, au-delà des difficultés qui l’entravent, l’ouverture vers l’autre qu’elle procure.

A un jour avant la clôture du 26e Sila, ouvert le 26 octobre dernier, la « Problématique de la traduction » a été traitée par les universitaires Abderrezak Abid et Belkacem Aissani, les poètes et traducteurs, Mohamed Boutaghane et Brahim Tazaghart (également éditeur).

La traduction en Algérie est un peu le « parent pauvre de la production littéraire en général », a estimé l’Ex. Professeur à l’Université Alger II, Abderrezak Abid, rappelant la grande utilité et « le besoin accru à une telle discipline qui s’ouvre sur les langues et les cultures des autres ».

Abderrezak Abid a déploré ensuite le manque de financement des opérations de traduction, expliquant que celle-ci est pratiquée de manière individuelle, alors qu’elle permet des échanges entre les langues.

Autour de la sémantique des mots et des situations, Belkacem Aissani, a expliqué différents aspects que contient une traduction, notamment, ceux matériels et physiques sur lesquels langue d’origine et langue de traduction s’entendent, tels qu’un homme, une femme, une maison, entre autres, pour aborder ensuite le deuxième aspect ou les éléments à traduire relèvent de concepts et donc non visibles et palpables, tels, le courage, la jalousie et autres.

Evoquant d’entrée le « grand projet de la traduction », le poète traducteur et éditeur, Brahim Tazaghart a posé la problématique de l’utilité de la traduction si, celle-ci souffre de l’absence d’audience. Pourquoi donc, traduire et pour qui ? s’est-il demandé.

L’éditeur n’a pas manqué d’évoquer l’existence de grandes compétences algériennes qui ont traduit vers le Tamazight de grandes œuvres dans le domaine du 4e Art, à l’instar de Mohand Ouyahia (Mohia 1950-2004) qui a traduit de grands dramaturges qui ont atteint l’universalité, comme Samuel Beckett, Bertold Brecht et Molière.

« Le traducteur est mis devant des défis personnels extrêmes, car il doit rendre un nouveau texte tout en produisant le même sens », a estimé pour sa part, Mohamed Boutaghane, qui a rappelé le préalable d’avoir une grande connaissance de la langue d’origine et éviter de se laisser influencer par le discours de la langue vers laquelle on traduit.

Unanimes pour dire que la langue était un facteur d’unification, les intervenants ont réitéré la nécessité de bien connaitre l’auteur du texte d’origine et son environnement, ainsi que le contexte socio-historique du texte à traduire, la question des droits d’auteurs pour les traducteurs et l’absence d’un marché pour la traduction.

Le 26e Sila a réuni des exposants, des écrivains et des intellectuels de 61 pays, qui ont mis en lumière, depuis le 26 octobre dernier sous le slogan « L’Afrique écrit l’avenir », les acquis historiques et culturels de ce grand continent, berceau de l’humanité et invité d’honneur de cette édition.

Le 26e Sila prend fin samedi avec les dernières activités inscrites à son programme.

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