SIDI BEL ABBES : Il ya 60 ans, le CICR visite le CTT de Télagh

Des membres d’une commission relevant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ,s’étaient rendus  en Algérie , en octobre 1959 , où ils avaient pour mission, d’inspecter les centres d’hébergement, établissements pénitentiaires,  camps militaires d’internés ainsi que les hôpitaux où étaient alités et  soignés des combattants algériens, a-t-on appris de sources locales concordantes.  Cette mission, selon la même source,  composée de quatre personnes, devait, enquête à l’appui, rédiger un rapport confidentiel à remettre  avant la fin décembre de la même année au Gouvernement français. Néanmoins , ayant fait l’objet de dissémination dans  Paris,  des photocopies de ce rapport auraient été transmises à la presse laquelle ,selon le  CICR, parviendra à publier le contenu tel quel ,authentique et  dont  des centaines d’exemplaires  avaient été distribués dans la capitale française. L’impression pour les onze visites effectuées dans le département  d’Oran, s’avérait déplaisante au sein d’un seul  Centre de Tri et de Transit (CTT) du Télagh, un camp installé dans une vieille cave viticole ,sous le règne du maire Cambon détenant le record de longévité à la tête de la mairie, avec 40 ans.  En effet, quarante-deux des cent quatre-vingt-deux détenus présents sont en cellule, et la mission a pu voir vingt d’entre eux. Elle a constaté que ceux-ci sont installés à raison de trois dans des cellules prévues pour un seul prisonnier et a recueilli, aussi bien auprès de ces détenus qu’auprès d’une vingtaine d’autres, entassés dans une salle commune, des plaintes sur les points suivants: « D’être enchaînés pendant toute la nuit par des chaînes ou des entraves aux pieds ; d’avoir subi de graves sévices au cours de leur interrogatoire par le 2ème Bureau dans le camp (suspension par les poignets liés dans le dos, électricité, eau). » certains portaient des traces visibles, aux poignets, laissées par les cordes avec lesquelles ils étaient suspendus. Les détenus se plaignaient souvent  d’avoir « les pieds entravés pendant la nuit dans un carcan de bois dur, que nous voyons du reste, puisqu’il existe en permanence dans la salle commune ». La mission demande au commandant du camp l’abolition de la pratique de l’enchaînement des prisonniers pendant la nuit. Des assurances lui avaient été accordées. 

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