Salamé: l’offensive de Haftar a créé une impasse en Libye

Salamé: l'offensive de Haftar a créé une impasse en Libye

TRIPOLI – L’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a indiqué jeudi que l’offensive lancée par les troupes de Khalifa Haftar contre la capitale libyenne Tripoli avait abouti à une « impasse » et a mis en garde contre un « embrasement généralisé » dans le pays.

Depuis le 4 avril, les troupes conduites par Haftar ont lancé une agression contre la capitale libyenne, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale. Depuis plusieurs jours, ces troupes piétinent au sud de la capitale, les lignes de front se situant entre 12 et 50 km de Tripoli.

« (…) il y a deux semaines, nous observons une impasse militaire », a dit M. Salamé dans un entretien à  l’AFP à Tripoli. « Il n’y a pas eu de mouvement spectaculaire depuis deux semaines (…) la ligne de front ne bouge pas beaucoup ».

Depuis le 4 avril et le début de l’offensive, 205 personnes ont péri 913 ont été blessées, dont des civils, selon un dernier bilan de l’organisation mondiale de la santé (OMS).

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a elle fait état de 25.000 déplacés en deux semaines.


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Pour M. Salamé, des « divisions internationales » ont « encouragé » le maréchal Haftar à se lancer à la conquête de Tripoli. « Ces divisions sont pour moi une source de souci aussi grande que les combats ».

« J’agis avec énormément de détermination pour refaire l’unité internationale autour du plan d’action de l’ONU » en vue notamment d’élections générales en Libye, et de « l’autre côté, pour qu’on ne reste pas dans cette impasse militaire », a-t-il poursuivi.

M. Salamé a en outre indiqué qu’il allait rappeler au Conseil de sécurité qui se réunit jeudi soir « que l’aspect localisé (des combats) durant les quinze derniers jours ne doit pas rassurer (les pays membres) et qu’il y a une possibilité d’embrasement généralisé ».

Les pays membres du Conseil de sécurité « doivent être beaucoup plus actifs et beaucoup plus unis pour endiguer un tel embrasement », a-t-il poursuivi.

Il a en outre indiqué qu’une « partie de mon travail et celui du secrétaire général (de l’ONU) est de tenter d’éviter le pire qui serait des interventions extérieures directes dans le conflit », avant d’ajouter: « Je ne souhaite pas du tout pour les Libyens (…) que (leur pays) devienne un terrain pour un conflit (entre) puissances étrangères ».

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